103 jours loin de chez soi: il fallait que j’revienne
Au départ, quand j’ai pris la décision de partir, c’était de la fuite. Carrément. Complètement. J’avais toute l’envie du monde d’aller voir à quel point c’était beau ailleurs. Pour mieux m’apaiser le cœur et la tête. Pour tourner la page sur bien des choses: une libération complète, je l’espérais.
Et à force de baigner dans du beau et de faire des rencontres marquantes, t’as le cœur plus léger, les yeux plus brillants, le rire plus facile, une bonne humeur qui se pointe le bout du nez plus facilement. Ça y est, tu touches au bonheur. Doucement, pleinement.
Tu comprendras que j’ai frappé un mur le jour où j’ai réalisé que mon retour approchait. Un pas pire gros mur en plus. Avec l’appréhension de revenir dans ma vie «normale», je me suis demandé si j’allais être aussi heureuse à Montréal que là où j’étais.
Et ça m’a forcé à réfléchir à la vie que je mène tous les jours et à me demander si elle me convenait toujours. Si elle me correspondait encore. Si je l’aimais vraiment. À tous les changements qui pourraient m’amener vers une vie plus près de ce que je désire vraiment.
Y’en a beaucoup des gens qui décident de partir en voyage pour «enfin être heureux». Sauf que le voyage, ce n’est pas la finalité du bonheur. Tu ne deviens pas heureux parce que tu pars en voyage. Mais, voyager, ça te permet de découvrir ce qui pourrait potentiellement te rendre heureux. Et c’est dans ce sens-là que ma vision du bonheur a évolué, parce que j’ai réalisé que ce n’est pas nécessairement en allant à l’autre bout du monde que tu touches davantage au bonheur. Que ce n’est pas parce que tu te réveilles soudainement à Berlin un matin que le déclic se fait et que ton cœur lourd disparaît.
Partir loin, pour mieux revenir. Avec un nouveau regard sur sa vie. Et un bonheur qui se construit au quotidien.
Parce que le bonheur, c’est d’être bien avec soi-même, c’est d’avoir un équilibre de vie. Un doux mélange d’amour, d’aventures et de projets. C’est les petits moments partagés, à jaser de tout et de rien autour d’une bière avec des gens qu’on aime. C’est les discussions jusqu’à 2 heures du matin. C’est les rides de char improvisées. C’est de s’accomplir, de sentir qu’on avance vers une vie qui nous correspond de plus en plus. De faire les bons choix pour soi. De prendre chaque moment qui vient et de l’apprécier comme il est.
Au jour le jour, le bonheur.