103 jours pour se (re)trouver en chemin

Par Noémie Lessard – le 15 novembre, 2016 dans Voyage

Ça fait déjà un bon moment que je suis partie. Plusieurs semaines à voyager seule, librement. À improviser mon itinéraire au jour le jour, à prendre plaisir devant l'infinité de choix qui s'offrent à moi. Plusieurs semaines d'aventure, qui m'ont aussi fait beaucoup réfléchir.

Depuis que je voyage seule, je peux goûter d’un peu plus près à la liberté, celle qui nous échappe la plupart du temps dans notre quotidien. En choisissant mon itinéraire ou bien combien de jours je resterai dans une ville, dans un pays. En me laissant guider par les imprévus, par les rencontres que je fais, par mes envies du moment, qui peuvent changer sans préavis. Et, en voyageant de cette façon, ma vision du concept si vaste qu’est la liberté a pris un tout nouveau sens.

À l’autre bout du monde, cette liberté, c’est de se permettre chaque jour d’errer dans les rues d’une ville encore inconnue, de s’y perdre allègrement et d’y prendre plaisir, beaucoup. D’éveiller pleinement ses sens le temps d’une balade. À l’autre bout du monde, même aller se chercher un café devient une aventure. C’est se laisser être touché par du beau, du surprenant, du différent. Mais c’est surtout sentir que tu es exactement là où tu devrais être, ici, là, maintenant. Fuck que ça fait du bien de se sentir aussi vivante.

Et c’est quand tu t’accordes cette pleine liberté que tu peux être agréablement surpris par tout ce que la vie te réserve. Des rencontres, entre autres. Ayoye, tellement de rencontres. Et des gens de toute sorte. Tantôt des Australiens avec qui tu vas trop prendre de shooters (oups), tantôt des gens avec qui tu discuteras de la vie et qui te feront pas mal réfléchir. Des gens avec lesquels tu te surprendras à sourire à leur simple souvenir. C’est là que ça devient important de les vivre à fond, tous ces moments, pour qu’ils se cristallisent.

Voyager, c’est aussi bien des imprévus, et même des bad lucks. C’est manquer un train, c’est te tromper de chemin, c’est avoir des journées moins bonnes que d’autres. Mais c’est aussi s’adapter, improviser, y aller au feeling. Découvrir un beau paysage en essayant de retrouver ton chemin, prendre le prochain train et y faire une rencontre intéressante. J’aime bien croire que rien n’arrive pour rien, et que le beau est là où on veut bien regarder. Que souvent les imprévus font les meilleures histoires.

Mais surtout, voyager, c’est embrasser à pleine bouche l’éphémérité de chaque moment. Des situations qui ne reviendront jamais. C’est se retourner pour admirer la vue et prendre un moment pour apprécier le temps qui passe doucement devant soi, en se doutant bien que c’est probablement la dernière fois où on mettra les pieds à cet endroit précis.

C’est ce canevas blanc auquel on ajoute des couleurs, sans retenue.

Voyager seule, en toute liberté, c’est étrangement apaisant. Ça fait un bien fou de se laisser porter par le vent, par la vie. De se perdre dans son trajet, mais de se retrouver soi-même en cours de route.