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Ça se recolle-tu, l’amour?

Par Mélissa Lavoie – le dans Bien-être, Sexe

*La bande sonore de cette rupture a été composée par Louis-Jean Cormier.

« Le jour où elle m’a dit je pars
C’était vers 6 heures
Le soleil frappait dans l’miroir
Rien n’annonçait le malheur »

C’te jour-là, c’était en février. Un février où j’pourrais dire qu’y faisait froid, mais je préfère vous dire qu’y faisait frette. Le soleil, y’était pas là. Pis toute annonçait le malheur.

Parce qu’il m’a dit le fameux « faut qu’on s’parle ». Celui que tu veux pas entendre. Même si c’est pour se parler de n’importe quoi. En fait, le « faut qu’on s’parle » devrait juste pas exister. Il devrait être interdit dans n’importe quelle conversation quand t’es amoureux pis que le père de tes enfants, c’est lui. T’sais. L’homme de ta vie.

C’te jour-là, c’est le jour où il m’a dit « j’t’aime pu ».

Pis à partir de ce moment-là, je voyais pu rien. J’entendais pu rien. Je sentais pu rien. On aurait dit que j’étais aux vues, qu’y faisait noir pis que j’assistais à une mauvaise scène de pu d’amour. Où un couple qui s’était tellement aimé arrivait au boutte où pu rien allait. Au boutte où la phrase qui te scie le coeur avait été prononcée. Au boutte de toute.

« Le jour où elle m’a dit je pars
J’m’en attendais pas
Souvent on s’dit qu’c’est juste une phase
Mais plus ça va, moins j’y crois »

C’te jour-là, j’m’y attendais, quand j’y repense. Parce qu’on s’y attend toujours un peu quand même. On ferme les yeux, on joue à l’autruche, on sourit, on pleure. On pleure dans douche. Ça paraît toujours moins pire quand on pleure dans douche. À cause de l’eau pis toute. Tes larmes existent presque pu. Mais on s’y attend toujours un peu quand même.

« Le jour où elle m’a dit je pars
J’ai hurlé par en dedans »

Pis là, j’ai manqué d’air. Je l’ai jamais autant cherché. Paraît que j’ai dit à mes amies qui sont venues me chercher que j’avais pu de famille. Paraît. Mais je m’en souviens même pas.

Par contre, je me souviens des quatre mois qui ont suivi. Les quatre mois où on est restés dans la même maison. Pour les enfants. Où on a cohabité, chaque journée, comme des parents. Où on a rien changé. Pour elles. Pour pas les virer de bord. Pour les préserver. Les préparer. Leur expliquer. Continuer de les aimer.

Les quatre mois les plus difficiles de ma vie.

Des mois à continuer à faire à souper, à s’regarder le triste des pupilles. À prendre chacun son étage, quand les enfants étaient couchés. À discuter la gorge pognée de la garde partagée pis à se demander qui qui allait la garder, la table à langer.

Des mois à se croiser dans le corridor pis pas savoir où se tasser. À se souhaiter une bonne nuit pareil, réflexe des dernières années. À s’envoyer des regrets, à coup de mots qui dépassent des fois la pensée. À devenir des étrangers pour pas trop se rappeler le mal que t’as. Pour pas trop aller creuser, de peur de pu t’arrêter de tomber.

Pis à finir par déménager. Vraiment se quitter.

À ramasser toutes les cartes de fêtes passées, avec tous les projets du futur enveloppés dedans, les p’tits noms d’amour qu’on se donnait en chuchotant, qui révélaient nos meilleurs moments. Pis se dire qu’on va pu jamais les ouvrir, les souvenirs. Se dire qu’on va les laisser enfermés.

Sauf que.

Chaque matin, tes souvenirs te sautent dans face, littéralement. Ils se réveillent encore la nuit. Ils veulent aller jouer. Ils veulent te coller, te chatouiller, t’entendre rire. Ils veulent, même s’ils sont partagés moitié-moitié, que tu leur racontes pour la centième fois comment tu l’as rencontré, leur beau papa. Pis comment gros vous vous êtes aimés, lui pis toi.

Fait que t’as pas le choix. Tu te relèves. Pour eux autres.

« Ça s’répare tu un cœur
Ça s’recule tu le temps
Ça s’recolle tu l’amour »

Tu remets ton p’tit cœur. Tu laisses passer le temps. Pis tu finis par aller mieux. Pas mal mieux. Pis vous r’collez votre amour. Mais pas comme avant. Vous r’collez votre amour de parents. Pour que vos enfants se rappellent que ça s’peut, le bonheur. Le bonheur des contes en deux temps.

Mais séparément.

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