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Ce texte ne parle pas de «ma génération» – Partie 2

Par Julien Marchand – le dans Club de lecture, Divertissement

J’utilise une technique infaillible pour mesurer les conséquences de la dernière soirée : la présence de bas dans mes pieds.

Je m’y réfère comme s’il s’agissait de la méthode scientifique.

Comme si mes tympans, qui ont envie de se décoller, n’étaient pas un indice suffisant.

Comme s’il me fallait une preuve irréfutable additionnelle que seule ma propension à oublier de retirer mes bas avant de me coucher pouvait m’apporter.

Ce matin, des bas de laine dans les pieds et mon coat en jeans en guise de couverture, j’en viens à la conclusion suivante : je vais aussi mal que hier j’allais bien.

Je regarde mon téléphone, un message : «Contente de t’avoir rencontrée hier.  Ça va ce matin ?»

Et je réponds : «Oui, c’est le printemps.»

Un jour, je lui dirai pour cette demi-vérité. Promis.

Le début du printemps a un arrière-goût de Jameson et de tempête dans la tête.

Source image : instagram
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Retournons en arrière.

Il y a douze shooters, au bar.

Elle apparaît dans le cadre, à gauche de l’écran. Force d’attraction incompréhensible. Une fraction de seconde. Sinon moins. Elle est devant moi, dans mon angle vivant, nos bras se frôlent du mieux qu’ils veulent. Les endorphines, les frissons dans l’échine. L’envie de courir sans se retourner, de fuir, mais de rester là.

Premier constat, nos yeux se partagent la même couleur. Les siens une teinte de bleu légèrement plus pâle. Un grain de beauté au milieu de son iris droit. Presque rien. Un détail imperceptible avant la centième ou la millième fois. Si on est un autre. Tous les autres.

Elle se rapproche. À un battement de coeur de moi. Son souffle contre mon souffle. Match nul. Elle gagne du terrain, je perds en contrôle.

Au bout d’un moment, ma vision périphérique s’embrouille. Mon champ d’intérêt se restreint à un rayon qui s’étend de moi à elle. Les gens autour deviennent successivement des mouvements, des pulsations, du bruit. J’élimine inconsciemment les éléments inutiles de la fresque. L’essentiel est à portée de main et possède des yeux qui brillent.

Mes priorités sont à la bonne place et vouloir être conséquent j’utiliserais le féminin singulier.

Elle est devant moi. Depuis une seconde, depuis des heures. Je ne sais pas. Aucune envie de le savoir.

Alors j’entame la mécanique suivante : je tends une main vers elle, je cherche une des siennes, je la lui prends, je la tire vers moi.

Le bar est maintenant vide. Ils sont partis par politesse. Plus un son, rien.

Juste sa main dans la mienne.

Et je la regarde.

Et elle me regarde.

On prend le temps qui faut.

Et je la regarde longtemps. Je la regarde toujours.

À lire également : Ce texte ne parle pas de « ma génération » – Partie 1

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