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J’ai d’autres qualités : Parce que le pire qui peut arriver c’est qu’il dise «non»

Par Ève Landry – le dans Chroniques

La semaine dernière, je suis remontée au Saguenay, à quelques kilomètres du Lac-Saint-Jean.

Débarquer d’un char à quelques minutes du Fjord, ça a ramené à ma mémoire plein de souvenirs. Des beaux pis d’autres remplis de bière, mais surtout un en particulier. Un souvenir qui fait mal un peu, qui me fait sourire aussi tout en me faisant répéter: «chu tu nounoune?» À ma défense, je commencerai mon épopée en précisant que je suis pas nounoune, je suis juste rapidement charmée.

Donc, été 2015, quelque part au Saguenay.

Ève Landry (ça, c’est moi) rencontre l’Amour (le moment poésie. Aussi, et surtout, à l’époque, j’ignorais son prénom). Rencontre. Un grand mot. Ève Landry fait, durant 2 jours et 2 nuits, de tendres regards à travers les foules à l’Amour. L’Amour semble répondre, mais Ève Landry n’a jamais réellement compris l’Amour.

C’était l’ami d’un ami d’une amie qui l’avait déjà croisé dans un bar quelconque. Y’avait la face d’un ange, la voix sucrée, pis moi j’avais besoin de quelqu’un pour me coller pendant l’hiver. Je suis toujours tombée facilement en amour; je me demande encore si c’est une qualité ou un défaut. Un savoureux (et légèrement désagréable) mélange des deux, sûrement.

Fait que Tinder n’a pas sa place sur mon téléphone. Ce serait des plans pour me marier matin-midi-soir.

Cette fois-là n’a pas fait exception à la règle et je suis tombée face première dans mes sentiments quand le beau ténébreux pas-de-prénom m’a dit: « Salut », pendant que je m’essoufflais à monter une côte.

J’arrête de fumer bientôt, promis.

Après avoir passer 2 jours et 2 nuits à utiliser chaque minute de conversation pour préciser comment pis où qu’on allait se marier mon grand Amour pis moi, mes amies m’ont finalement convaincue d’aller demander à mon beau tourment son numéro de téléphone, « PARCE QU’AU PIRE Y DIT NON, PIS C’EST PAS GRAVE! ÈVE, DÉCROCHE. »

Si seulement.

Ça m’a surprise, j’étais certaine d’avoir bien lu nos jeux de regards. Mes amies aussi. On était toutes certaines de m’avoir trouvé un petit bout d’homme parfait qui me trouvait parfaite. Une affaire pour me remplir les hivers. J’avais ramassé mon courage. J’avais mis du déo. Mon amie qui fait des belles tresses m’avait fait une belle tresse. J’avais toute mis dans ma déclaration.

Pis y’a dit «non».

Pis j’ai braillé.

Pas dans sa face, voyons, calme-toi, ça aurait eu l’air fou. Sauf que c’était grave, beaucoup plus que ce que les filles m’avaient promis. J’étais gênée, triste, inconfortable, pis vraiment, vraiment, saoule. Fait que, j’ai entrepris, le cœur plein, d’aller retrouver ma tente vide. C’est à ce moment que, erreur fatale, je me suis dit: «han, pas besoin de prendre le chemin long pis que tout le monde lise sur mon visage que je viens de me faire renier par l’Amour, j’vais couper au travers du champ». Une belle idée, bien construite, presque logique, qui faisait totalement abstraction de la clôture postée entre moi, le pâturage pis ma tente. En voulant me réfugier loin de mon échec amoureux, et, surtout, parce que j’ai l’agilité d’un bébé de 14 mois, je me suis plantée sur la clôture en me rentrant un barbelé dans la cuisse.

Oui oui, un barbelé.

Oui oui, ça faisait mal.

Oui oui, ce gars-là, je l’ai dans peau.

Cet été-là, je pensais avoir rencontré l’Amour, mais non. À la place, j’ai fait la rencontre du (très sympathique) staff de l’infirmerie. Ça m’a refroidi de la cruise pendant un bout. J’avais peur de me planter. Ça m’avait blessé la confiance que mon beau tourment, – qui, je l’ai appris plus tard, merci à mes capacités de stalkage sur Facebook, avait déjà une belle brune dans sa vie – se refuse à moi pis mes efforts pour faire les premiers pas.

Y’a une semaine, je suis retournée sur le lieu de mon échec. On s’est rappelé le barbelé. J’en ai même ri avec mes amies. Avec le temps, ma plaie s’est soignée. J’ai fait la paix avec ça. Astheure, j’ai une cicatrice sur la cuisse droite pour me rappeler que le pire qui puisse arriver, c’est qu’on me dise «non». Que le reste, c’est dans ma tête. Que c’est une panique qui m’appartient, que c’est à moi d’arrêter de penser que le «non» veut dire «t’es de la marde». Qu’y voulait peut-être juste dire: «j’ai déjà une belle brune dans ma vie».

Que des fois, chu tu nounoune.

Cette année, je suis pas tombée en amour. Ça a passé proche, vu que j’ai l’cœur prêt à ouvrir la porte à n’importe qui d’assez gentil pour m’offrir une clope. C’est pas arrivé, ni le cœur qui chavire, ni la porte qui se referme sur mes doigts gelés d’avoir oublié leurs gants, ni le barbelé dans la cuisse.

Cette année, j’ai juste trouvé ça beau de voir du monde s’aimer autour d’un feu.

Ma tente était vide d’un autre humain, mais c’correct, j’ai d’autres qualités.

Ça d’l’air que les cicatrices, c’est charmant.

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