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Je rêve d’un peu plus de certitudes

Par Marilyne Jetté – le dans Chroniques

J’ai souvent entendu mes parents ou mes grands-parents me dire: «Vous êtes chanceux aujourd’hui les jeunes, vous avez le choix, tellement de possibilités s’offrent à vous! Tout est possible!» C’est vrai. Vite de même, ça semble merveilleux. On essaie plein de choses, on voyage, on déménage, on change. Toutefois, j’ai de plus en plus l’impression qu’en fin de compte, ces choix ont davantage une visée à court terme.

On se plaît dans le temporaire et le léger, comme ça, on a pas les mains liées, on ne risque pas de trop s’attacher ou de devoir s’engager sérieusement. Comme si peu importe ce qu’on entamait, que ce soit une nouvelle job ou une nouvelle relation, on avait le réflexe de s’informer tout de suite de l’endroit où était située la sortie d’urgence; au cas où ça ne ferait plus notre affaire, où ça se corserait ou que l’on devrait déployer trop d’énergie ou d’efforts. Pourquoi avons-nous si facilement ce réflexe d’entrevoir la fin des choses avant même qu’elles aient commencé? Sommes-nous devenus cyniques au point de ne même plus oser rêver au «pour toujours» ou au «pour le meilleur et pour le pire»?

J’ai remarqué que lorsqu’on trouve quelque chose qui nous convient et qui nous plaît, nous n’avons pas la certitude que ça va rester ou demeurer ainsi. Pire, on n’ose même plus y croire ou y rêver. Plutôt, on tente d’en profiter le plus possible pendant que ça passe, parce qu’on sait bien que toute bonne chose a une fin. C’est peut-être d’ailleurs pour ça qu’on vante tellement les vertus du «moment présent». Même lorsqu’on déborde de joie ou d’enthousiasme et qu’on le partage avec nos proches, ceux-ci s’empressent de nous dire de«toucher du bois». Pourquoi est-ce que ça porterait malchance de partager son bonheur et sa gratitude? Pourquoi est-ce que j’ai le réflexe de toucher du bois, même si je-n’y-crois-pas-tant-que-ça-mais-je-ne-veux-pas-prendre-de-chance? Ce qui m’attriste, c’est qu’on dirait qu’on ne peut plus se baser sur l’enthousiasme et la passion des débuts, que ceux-ci ne sont pas garants de l’avenir.

J’aimerais trouvé un juste milieu entre le avant et le maintenant. Je veux la liberté de choisir, mais je ne veux pas que l’embarras du choix devienne une excuse; qu’elle vienne justifier le fait que je devienne paresseuse ou que je m’investisse moins dans ce que j’entreprends. Je veux pouvoir mettre fin à une relation lorsque je ne suis plus bien dans celle-ci ou qu’elle m’apporte simplement plus de négatifs que de positif. Cependant, je ne veux pas jeter la serviette dès le premier orage.

Je suis peut-être vieux jeu, mais je trouve ça beau quand j’entends mes grands-parents dire qu’ils savaient quand ils se sont vus qu’ils s’étaient «trouvés». J’envie leur époque, où pour savoir, ils n’avaient pas besoin d’aller vérifier ailleurs ou de coucher avec 100 personnes; ils n’avaient qu’à se fier à leurs sentiments et au bonheur qui les habitaient. Malgré toutes les expériences que les jeunes de ma génération vivent, j’trouve ça encore plus inspirant de voir du monde qui sont ensemble depuis des lustres et qui s’aiment encore toujours autant, si ce n’est pas plus. J’ai l’impression qu’eux aussi ils en ont eu des doutes et des moments difficiles, mais qu’aussi et surtout, ils avaient des certitudes. Ils savaient qu’ils formaient une bonne équipe, qu’ils seraient capables de braver les tempêtes ensemble et qu’ils valaient la peine, la peine de se battre l’un pour l’autre, pour le meilleur, comme pour le pire.

J’aimerais tellement ça moi aussi pouvoir dire que ce beau garçon qui se tient devant moi et avec qui j’ai tant d’affinités c’est le bon, que c’est lui, qu’on s’est choisis, qu’on va faire notre vie ensemble et qu’on va être heureux. Ce serait tellement plus simple et moins épeurant d’avoir la certitude que le temps, l’amour et l’énergie investis en nous, nous mènerons là où on veut aller. Que ça va suffire, qu’il n’y aura pas un million de possibilités qui vont se pointer pour brouiller les cartes et nous faire douter de la beauté et de la valeur de ce que l’on a en nous faisant miroiter de beaux mirages.

Il semble que de nos jours tout a une date de péremption, qu’on veut rester dans le nouveau, le beau, le shiny et que dès que ça va se mettre à ternir un peu, on va préférer jeter le vieux et opter pour du nouveau. Moi je te promets que si j’ai l’impression que tu es le bon et que je suis la bonne pour toi, je nous réparerai avant de nous jeter. Je ferai attention à entretenir notre couple pour ne pas qu’il prenne la poussière, parce que même si j’avais la certitude que tu étais le bon, je ne te prendrais pas pour acquis. Plutôt, je serais reconnaissante de t’avoir dans ma vie et j’honorerais ce qu’on a et ce qu’on s’amuse à bâtir à coup de fous rires, de longues discussions, de baisers et de voyages.

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