Le blues de la rentrée
Deux semaines de fait et déjà, je suis pu capab’.
Comprends-moi bien, j’adore l’école. Je compte même y aller un peu toute ma vie. Mais se faire dire 5 fois dans la même semaine qu’il faut dont bien mettre du temps et de la motivation à travers les 10 travaux à remettre en plus des examens, c’est un peu comme les douze travaux d’Astérix, en particulier si t’as un travail et que tu t’impliques un peu.
Messemble que ça serait rafraîchissant si un prof, un seul, nous disait la vérité, la vraie : Ouin non mon cours va pas vraiment vous servir day to day et à votre place je lirais en diagonale les 123 pages à lire cette semaine parce que 80% sont quand même bof et compliqués à lire pis je vais juste mettre les grandes lignes à l’examen parce que moi aussi j’ai une vie. Une vie qui me fait moi aussi aller à Cuba dans la semaine de lecture donc ne comptez pas sur vos notes d’intra de si tôt.
Y fait 30 dehors. Je ne peux même pas mettre mon linge de rentrée pis je suis ben trop vieille pour être allée m’acheter des crayons neufs pis des effaces qui sentent. Après 21 rentrées, mettons que ça perd un tantinet de son charme de retourner faire le marathon du Jedi (voir diagramme ci-bas).
Le comble? entendre mes amis qui ont déjà fini me dire que je suis dont chanceuse.
Perdòname?
C’est sûr que c’est le comble de la joie de passer mes samedis d’automne dans un Starbucks à boire du café trop cher parce que mon appartement me déconcentre naturellement pendant que tu hésites entre aller à Baie-Saint-Paul oubedon aller pique-niquer sur les plaines avec ton trop-plein de temps libres. Come on.
Ce n’est clairement pas de la mauvaise foi. Je comprends bien qu’aller 20 ans à l’école pis se faire dire que c’est assez, c’est un peu déstabilisant, en particulier quand ton défi de la semaine c’est faire en sorte que ton boss arrête de t’appeler Karine quand tu t’appelles Marie. Je comprends ta nostalgie de retrouver le campus fin août. Mais n’ambitionne pas, ma vie craint autant que la tienne, avec 3000$ de frais de scolarité en plus pour me rappeler que je suis le bas de la chaîne alimentaire. Si vraiment tu trouves que ton quotidien manque d’angoisse, je t’invite à aller magasiner en période de soldes ou bien de t’inscrire à un demi-marathon quelconque, t’as assez donné à la pédagogie québécoise.
Par Chanel Garceau
Collaborateur spontané
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