J’ai eu une aventure avec un homme marié

C’était y’a 2 ou 3 ans. J’étais célibataire, jeune et fringante, bref j’aurais pu jouer dans une comédie romantique se déroulant sur un cool campus américain avec Dylan O’Brien. Mais non. J’allais à Concordia, comme la plupart de mes amies.

Un moment donné, moi et une de mes chums, on décide d’aller voir un film au Banque Scotia. Une activité très ordinaire pour un vendredi soir. Mon amie me texte qu’elle va être légèrement en retard, genre d’une heure. Étant donné que je suis déjà à la Station Peel, je décide d’aller prendre un verre au Soubois. C’est là que je le vois. Grand, mince, élégant avec son veston. J’ai de la misère à pas le regarder tellement je le trouve beau, mais je veux pas avoir l’air creep ou intense.

On s’entend, je m’en allais voir un film et me bourrer la face de popcorn extra beurre oui, merci. J’étais donc pas sur mon 31. Ok, je portais pas des joggings gris tachés, mais bon, hein, c’était presque tout comme avec mes vieux jeans Levi’s et ma queue de cheval. Disons que le clash entre moi et le bel inconnu était assez gros.

Alliance

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Il s’est approché de moi, qui étais assise au bar, et est venu me jaser. Je me demandais sincèrement ce qu’un tel homme (hello la prestance!) pouvait bien trouver d’intéressant chez moi, une jeune étudiante endettée, quand mon regard s’est posé sur sa main gauche. Ben oui, c’était un homme marié!

Dans les faits, j’avais rien contre ça. On peut bien jaser avec un autre humain, pas vrai?

On s’est mis à discuter pendant 5, 10, 20 minutes. Je me suis rendu compte au bout d’une demi-heure que le bel inconnu allait pas retrouver ses amis (ou collègues). Il s’était assis sur un tabouret près de moi. Si près, en fait, que j’arrivais à sentir son parfum fastueux.

Bar

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Il jouait avec son anneau doré pendant que moi je regardais nerveusement mon téléphone cellulaire, pour savoir si mon amie allait bientôt se pointer. Ce qui devait arriver arriva: je reçus bientôt un SMS me disant que notre soirée tombait à l’eau (ou dans l’alcool, c’est selon).

Je voyais bien que l’homme marié – Jean*, qu’il s’appelait – me cruisait. Je l’avais compris après les 5 premières minutes. Je n’avais plus eu de doutes après son offre de me payer mon deuxième verre. On ne paie jamais un verre à une personne sans raison. C’est soit pour la cruiser, soit parce qu’elle a payé la tournée d’avant (ou parce qu’on est trop en boisson, mais ça, c’t’une autre histoire).

Il me plaisait bien et je n’avais plus de plans pour mon vendredi soir. Je me suis donc dit: «Pourquoi pas?»

Nous nous sommes esquivés du Soubois et sommes allés dans un endroit un peu plus confortable où passer le reste de la nuit. Le lendemain matin, Jean était déjà parti quand je suis sorti des brumes et c’était tant mieux: mon haleine matinale n’était pas du tout séduisante. Il avait laissé une petite note écrite de manière très soignée: «Merci pour cette rencontre secrète.» Note qui m’a un peu rappelé le sujet de cet article. Mais je l’ai gardée. Pas parce que je m’ennuie de lui. Juste parce que j’ai aimé cette rencontre impromptue vécue avec légèreté et, surtout, sans jugement.

*Nom fictif


Crédit photo couverture: Madi Doell | Unsplash