J’ai fait la paix avec notre amitié.
On est vraiment devenues amies. On se parlait beaucoup, on faisait des sleepovers, c’était super! En troisième secondaire, tu as décidé d’arrêter de me parler parce que j’avais acheté un chandail que tu voulais. C’était notre première chicane. Il a fallu quelques mois pour qu’on se réconcilie. La vie a repris son cours. On s’amusait. On se confiait. Tu étais ma meilleure amie. Sauf que, ma personne avait un criant besoin d’attention et je crois que c’est ce qui m’a poussée à embrasser le gars sur qui tu trippais depuis ton jeune âge. C’était une erreur. Mais j’étais jeune. Jeune, stupide et en quête de ma personnalité. J’aimais qu’on s’intéresse à moi et je l’admets.
Puis, en cinquième secondaire, tu as décidé que notre amitié ne te servait plus et, je cite, « que j’étais une personne que tu respectais, mais pas une personne que tu appelles. »
Ça m’a fait de la peine. Je ne comprenais pas. Je perdais ma meilleure amie sans comprendre ce que j’avais fait de mal à part te répondre un peu bête, une fois, à une pratique de danse. Je me disais que peut-être on se ressemblait trop… Nos caractères n’avaient pas le choix de s’entrechoquer; un clash était imminent.
Les années ont passé et, quand on s’est retrouvées, encore, nos vies avaient changé. Mais on s’entendait toujours aussi bien. On se parlait presque tous les jours. On était redevenues des meilleures amies. Cependant, on a rencontré des jeunes hommes presque au même moment et nos vies ont pris un nouveau tournant. On se voyait moins, nos copains étant si différents. L’école étant si prenante. On essayait de se construire un avenir et ça m’allait.
Puis les ruptures sont arrivées, on s’est encore retrouvées. J’allais avoir un bébé. Tu passais par de difficiles épreuves toi aussi… Des épreuves que tu n’étais pas prête à surmonter. Des épreuves que tu n’aurais pas dû vivre. J’ai voulu être là le plus possible et je crois que, pendant un temps, j’ai réussi. Tu étais comme une soeur pour moi. J’aurais voulu que mon fils te considère comme un membre de notre famille.
Mais un autre prétendant est venu brouiller les cartes. Un qui s’est trouvé à être un nouveau poison. Une nouvelle histoire à double-tranchant à laquelle on ne peut échapper. Et ça t’a brisée. On se parlait… mais plus vraiment. Ma vie rangée ne te convenait plus, tu avais besoin de sortir, de prendre ta place, de faire bouger les choses. On s’est éloignées, de manière plus définitive qu’avant.
Après tout ça, je veux te dire que j’ai fait la paix avec notre amitié. J’ai longtemps voulu te reparler. Je me disais que je pourrais te proposer de prendre un café. Qu’on se donne des nouvelles plus fréquemment, au moins… Sauf qu’après mûre réflexion, j’ai compris que notre amitié est terminée. Et c’est correct. On est des connaissances qui se respectent. Je connais de ta vie ce que tu affiches sur Facebook, mais ce que je vois me réjouit. Je suis heureuse de voir que ta vie a enfin changé de cap. Et je suis en paix avec mon rôle de spectatrice dans ta vie qui ne semble qu’aller de mieux en mieux.
Une histoire d’amitié qui se termine par un point, mais un beau point, t’sais. Comme lorsqu’on termine un roman avec un soupir de satisfaction parce qu’au fond, c’était beau, c’était le fun et on en garde de très beaux souvenirs.