La fois où jai pleuré dans une date Tinder

La seule question que tu te poses c’est: «Est-ce que ce que je vois est un 2/10 ou un 9/10?» Là, tu dois prendre ta décision; gauche, droite, gauche. Et tu te surprends à swiper souvent à droite parce que les gens ne sont pas nonos; ils mettent leur plus belle photo et ils sont dont beaux. Souvent, tu te fais avoir en regardant les autres photos. Oups, il penchait plus vers le 5/10 que le 8/10 finalement.

Après tout ce swipage et les crampes de doigts, viennent les matchs. Les fameux matchs qui n’arrêtent jamais; quoi que j’ai peut-être swipé trop souvent à droite. Parle, parle, jase, jase. La fameuse question qui revient toujours; celle où on se fait demander ce qu’on recherche en étant sur Tinder. On va se le dire, on ne peut pas vraiment répondre «rien pentoute» parce que ça n’a juste pas rapport d’être sur un site comme celui-là si tu ne recherches rien. Personnellement, j’avais composé un petit mot cliché que je copiais-collais chaque fois. «Je suis ici par curiosité. Tinder, je ne crois pas vraiment à ça, mais on ne sait jamais. Si ça fonctionne, ben tant mieux, et si non, ben ça aura passé le temps!»

Finalement, il y en a un qui est sorti du lot. Un qui avait l’air d’être rendu à la même étape que moi et c’était l’fun. Je me suis dit qu’il comprendrait sûrement mes périodes de blues car il en aurait aussi (cœur brisé oblige) et qu’au final, juste en jasant, on pourrait se le réparer tranquillement, ce petit cœur-là. Au bout de quelques jours de textos et d’appels, on s’est daté. Et j’ai pleuré. Comme un gros bébé lala. Oui, comme une gros bébé lala qui réalisait qu’elle s’était inscrite sur ce site juste pour se changer les idées et qui aurait dû être honnête envers elle-même. Parce que, entre nous deux, sérieux, ce que je veux, c’est «rien pentoute». Pour vrai de vrai.

Au moment où j’ai versé ces grosses larmes de crocodile-là, j’ai pris conscience que je devais tout d’abord réapprendre à être seule et à l’accepter. Réapprendre à me connaître, car je me suis perdue. Je dois m’apprivoiser doucement. Bref, j’ai compris que je devais me laisser le temps. Vivre la peine que la vie ne m’a pas laissé vivre il y a quelques mois. Maintenant que je peux la vivre, je me la permets. Si l’envie me prend, je me permets de verser des milliers de larmes, de vider de nombreuses boîtes de mouchoirs et de répondre par la négative sans honte à la question: «Ça va?».