On ne choisit pas sa famille

Selon notre éducation, la notion de la famille prendre un sens différent pour chacun de nous. Pour certains, c’est un pilier sans lequel ils ne sauraient exister, et qui les aide à avancer dans la vie. Pour d’autres, c’est comme un fardeau parfois trop lourd à porter qui les freine dans leur élan. On dit toujours qu’on ne choisit pas sa famille, alors pour les moins chanceux d’entre nous, est-ce une raison pour la supporter quand on n’en est plus capable? À mon sens, la réponse est non. Pourquoi devrais-je m’acharner à entretenir une relation qui se dégrade, qui me pèse ou qui me fait du mal sous prétexte que «c’est la famille»?

On a le même sang, et alors?

Il y a quelques années, je suis passée par une phase difficile qui a complètement ruiné tous les liens que j’avais avec ma mère. Bien que les événements aient été hors de mon contrôle, j’ai subi les dommages collatéraux. Après avoir digéré tout ça, le temps m’a permis d’y voir plus clair, et surtout, de me rendre compte que oui, c’est dur de ne plus avoir sa mère proche de soi au quotidien, mais quand ça devient néfaste à ton équilibre intérieur, ça vaut mieux. Pour plusieurs, la relation avec leurs propres parents est précieuse: ce sont des êtres chers qui leur ont donné la vie et ont tout sacrifié pour leur donner le meilleur. Je respecte cela, mais je me respecte encore plus, et au vu des événements, j’ai décidé que ma paix intérieure était plus importante que de vouloir conserver une relation manifestement néfaste pour moi. Cette relation, bien que forte, ne m’apportait plus rien et, au contraire, me détruisait progressivement. J’ai juste eu le temps de le réaliser et de dire stop avant que ça ne devienne de trop. C’est difficile, ça prend du temps, ça demande de la force de savoir passer à autre chose et de faire confiance à l’avenir sans savoir ce qui nous attend. Mais c’est mieux que de rester là à faire confiance à un présent flou et toxique.

Jeune femme dans le brouillard

Luiza Sayfullina | Unsplash

Je suis chanceuse de pouvoir toujours compter sur mon père et d’autres membres de ma famille qui m’accompagnent, et sur lesquels je peux compter, mais j’ai fini de m’en vouloir. Fini de me culpabiliser à ne pas appeler ma mère au Nouvel An ou à son anniversaire sous prétexte que «c’est ma mère».

Je me dis que parfois, on doit accepter les choses telles qu’elles sont et laisser faire le temps. Et si ça ne s’arrange pas? Eh bien, c’est que c’était pas fait pour s’arranger. En attendant, mettre toute mon énergie au sein d’une cause perdue d’avance, ça n’a plus de sens pour moi. La vie est trop courte, et je compte bien mettre mes efforts pour quelque chose qui en vaut la peine et pour lequel je sais que j’ai un contrôle: ma paix intérieure. 


Crédit photo de couverture: Mitch Lensink | Unsplash