Et si on n’était pas fait pour une histoire normale?

On entretenait cette relation à distance fusionnelle à temps partiel et tellement malsaine. Je t’aime Je t’aimais tellement que pour moi c’était facile de tout accepter. C’était facile la première fois que t’es parti de garder contact et de venir te voir sur le continent pour lequel tu m’avais quittée. C’était facile de se retrouver dans un endroit magique et de profiter l’un de l’autre. C’était facile de prendre le volant et de rouler des heures que pour te voir l’espace d’une soirée. C’était facile de se voir et de glander, couper du monde, couper des regards. C’était facile de t’aimer.

On avait notre bulle bien à nous, isolée de tout, du moindre petit problème, du moindre souci. On respectait l’horaire de l’autre et on prenait soin l’un de l’autre à notre façon. On avait notre language, nos blagues et surtout notre complicité. On avait cette relation que n’importe qui aurait pu envier, mais malgré tout ça, y’avait une chose vraiment importante qu’on n’avait pas : l’honnêteté.

Chacun dans notre ville, dans notre province, on pouvait passer des heures à se parler à n’importe quel moment de la journée, mais la fréquence variait souvent, ça pouvait être une fois par mois, par semaine ou même tous les jours. On savait très bien que chacun vaquait à ses occupations et développait sa personne, ses ambitions. On se laissait respirer pour mieux s’étouffer par la suite.

Et puis, jeudi dernier, on a tout perdu. C’est comme si, en même temps, on avait arrêté de croire en l’autre : on s’est avoué être aller voir ailleurs. Notre relation, si s’en était une, n’avait jamais été labellée. On n’a jamais défini de règles ou quoique ce soit, on se gardait de ne pas parler de sentiments ouvertement parce qu’on savait trop bien que notre avenir n’était pas garanti.

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Pourtant, la journée de jeudi était destinée à une bonne nouvelle; on allait partager la même ville pour la première fois depuis 3 longues années. Enfin, on aurait pu vivre normalement notre histoire. Peut-être qu’on n’était pas destinés à vivre une histoire normale, peut-être qu’il aurait fallu qu’on reste loin l’un de l’autre. Et si on s’était vraiment donné une chance?