La thérapie de couple a sauvé notre histoire d’amour
Mon chum et moi avions 27 ans quand nous sommes allés pour la première fois en thérapie de couple. Si j’avais dit à la jeune moi de 20 ans qui avait rencontré Jonathan* à l’époque: «Dans quelques années, tu vas penser aller voir un psy avec ton chum pour aller régler vos chicanes», je lui aurais clairement ri en pleine face. Moi, lui, un thérapeute, une reproduction de Picasso et des silences awkwards entrecoupés de phrases assassines pendant 60 minutes: JAMAIS DE LA VIE. C’était ainsi que j’imaginais les thérapies de couple. J’avais tort, évidemment. En même temps, j’avais aussi tort de penser qu’on n’irait jamais consulter, mais bon, l’erreur est humaine, hein!?
Reste qu’à l’époque, c’était totalement inimaginable pour moi. Après tout, on était le couple parfait (sortez la musique cute et quétaine, style comédie romantique) et là, je suis totalement impartiale (ok, probablement pas). On passait beaucoup de temps ensemble et on se chicanait pas. On était comme les BFF, mais avec la vie sexuelle en plus.
Tout allait bien, jusqu’à ce que je termine mon BAC en communication et que je décide de me diriger dans le domaine de la culture. J’ai alors troqué mon pyjama du vendredi soir pour une tenue un peu plus appropriée pour les salles de concert. Au début, Jonathan m’accompagnait aux spectacles de musique pour lesquels j’étais relationniste de presse. C’était plaisant assister à un show gratuit, pour lui! Il s’en est toutefois rapidement lassé. J’étais au travail: je n’avais pas vraiment le temps de m’occuper de lui et les soirées se terminaient souvent assez tard… Les problèmes ont commencé à augmenter quand mon boss m’a demandé de m’occuper des réseaux sociaux de la compagnie. Je devais assister à encore plus de spectacles. J’étais heureuse parce que mon salaire venait d’augmenter d’un 0 et mon CV, lui, d’allonger de quelques lignes. Mon chum, cependant, l’était moins. On passait moins de temps ensemble. Lui occupait un poste d’informaticien dans une grosse compagnie, c’était donc du 8 à 4 du lundi au vendredi sans exception. Mon horaire, quant à lui, ressemblait aux rues de Montréal, plein de nids de poule avec des cyclistes qui surgissaient à l’improviste!
Un jour, je suis revenue d’un festival de musique, assez excédée par ma soirée et légèrement, pour ne pas dire assez, inhibée par l’alcool. Il était 3h du matin. Jonathan m’attendait dans la cuisine. On aurait dit la scène d’un film cheap passant à TVA. Il s’est mis à m’engueuler et à me dire que j’étais en train de détruire notre couple. J’ignore si c’est l’alcool ou la fatigue, mais ma seule réaction a été de partir à rire et d’aller me coucher.
Tu dois penser que je suis une horrible personne. Je t’assure que non. Comme je l’ai mentionné auparavant, l’erreur est humaine. Le lendemain matin, Jonathan était déjà parti à la job. Il m’avait écrit en pattes de mouche: «Daphné*, faut que ça change. J’suis pu capable de ça.»
Pour la première fois, j’ai eu peur de nous perdre. J’en ai parlé avec des collègues pour trouver une solution et c’est là qu’on m’a suggéré la thérapie de couple. Plusieurs avaient déjà sauvé leur relation avec l’aide d’un thérapeute, alors je me suis dit que cela valait le coup d’essayer.
C’est donc par un beau vendredi après-midi qu’on s’est rendu dans le bureau chaleureux de Cynthia*. Ce n’était pas du tout comme je le pensais. Les sofas étaient confortables, le décor joli, et Cynthia, la thérapeute, avait une voix douce qui portait à se confier, tant et si bien qu’en quelques séances, j’en ai énormément appris sur Jonathan, mais aussi sur les «travers» de notre relation qui était si parfaite à mes yeux. Non seulement Jonathan trouvait que les horaires de mon poste posaient problème à notre relation de couple, mais en plus, la jalousie avait commencé à le ronger, ce que j’ignorais. Je n’ai évidemment pas renoncé à mon emploi, mais j’ai fait des efforts pour rentrer moins tard à la maison et pour sa part, mon chum a appris à faire la différence entre ma vie personnelle et professionnelle, car après tout, c’était lui que j’aimais!
Bien que je n’étais pas nécessairement très chaude à l’idée d’aller en thérapie de couple, je dois avouer que Cynthia nous a aidés à passer par-dessus plusieurs de nos incompréhensions et difficultés de communication. Si la première consultation était plus ardue, c’est devenu plus facile par la suite. Je ne sais pas ce qu’on aurait fait sans notre thérapeute, mais je sais sans l’ombre d’un doute qu’elle a sauvé notre relation de couple et que si c’était à refaire, nous irions la voir de nouveau pour améliorer notre vie commune.
* Nom fictif
Crédit photo couverture: Photo par Savs sur Unsplash