J’ai vécu une attaque de «zombieing» par mon ex

J’ai l’imagination très fertile. C’est tellement vrai que, dès que j’écoute une chanson (surtout dans un endroit super ennuyant), je me start un petit vidéoclip dans ma tête. C’est souvent moi la star bien que je chante aussi mal que je danse. J’ai beau être capable de m’imaginer toutes sortes de choses, je pensais jamais que mon ex me recontacterait, surtout pas après notre rupture en pleurs et en cris. Moment assez dramatique.

Il était 23h, je regardais une émission poche un peu distraitement quand Messenger m’a indiqué que Jules* voulait communiquer avec moi. Je l’avais supprimé de mes contacts sans toutefois le bloquer après notre séparation pour éviter de me transformer en geyser chaque fois que je consulterais Facebook.

Ordinateur portable

Mikayla Mallek | Unsplash

C’était court. Expéditif. Clairement pas un bootycall, mais quelque chose qui aurait pu ressembler à ça si Jules y avait ajouté un sous-entendu sexuel: «Salut toi. Je me demandais comment tu allais. Je pensais à toi. Je m’ennuie.»

J’ai regardé mon écran pendant 10 minutes avant de réussir à fermer Messenger, abasourdie. J’aurais aimé lui répondre: «Salut toi. Moi, je ne pense pas à toi. La seule chose qui m’ennuie est mon émission, mais tout va bien aller une fois que je vais avoir fermé la télé. See ya!» Mais ni la méchanceté ni les mensonges ne sont ma force. Je suis donc allée me coucher, très perplexe.

Le lendemain, je reçois un autre message de mon Jules, un peu moins court cette fois-ci. Faut croire que mon ex se sentait inspiré par l’odeur de son cappuccino: «C’est encore moi. Est-ce qu’on va prendre un café, comme dans le temps? On pourrait jaser, se parler de tout et de rien. J’attends de tes nouvelles.» Je ne suis pas du genre à prévoir grand-chose dans la vie, mais si j’étais alors certaine d’une chose, c’est que je ne lui donnerais pas de nouvelles. J’avais des affaires beaucoup plus importantes à m’occuper, comme compter le nombre de pannes de métro chaque jour sur la verte ou me faire un compte Tinder pour le supprimer 5 minutes plus tard.

Instagram

Katka Pavlickova | Unsplash

Évidemment, Jules n’était pas du genre à abandonner si facilement. J’ai donc reçu un troisième message quelques jours plus tard, pendant que j’étais au resto avec une amie. Jamais deux sans trois, qu’on dit! Cette fois-ci, mon ex avait changé sa stratégie. Il était passé de Facebook à Instagram: «Salut, c’est encore (encore) moi. Il faudrait que tu me répondes, sinon je risque d’avoir l’air d’un gars qui t’harcèle. En tout cas, est-ce qu’on va prendre un verre? Réponds-moi.»

Désolée Jules, mais effectivement, c’était à la limite du harcèlement. Si on était pu ensemble, c’était probablement pour une bonne raison et contrairement à toi, je n’avais pas envie de replonger dans notre passé. Je n’avais qu’une envie, pour l’instant: me commander une autre coupe de vin et continuer mon repas en compagnie de mon amie sans que tu viennes t’immiscer dans mes réseaux sociaux.

Restaurant

Joyce Romero | Unsplash

C’est justement en parlant avec cette amie que j’ai appris que j’avais été victime d’une attaque de zombieing par mon ex.  «Le zombieing? C’est quoi, cette affaire-là?», que je lui ai demandé.

«En gros, c’est quand tu t’es remis de ta rupture et que ton ex essaie de te recontacter. Il peut le faire en likant tes photos sur Facebook ou Instagram ou en t’envoyant un message», m’a dit mon amie. «Il veut s’assurer que ses techniques de cruise fonctionnent encore sur toi ou du moins, qu’il est encore capable d’attirer ton attention. C’est sa manière à lui de savoir que tu seras toujours là pour lui parce que tu lui réponds encore», qu’elle a ajouté en soupirant.

 

J’ai regardé mon amie, pris mon cell et répondu à Jules: «Salut toi. Je vais bien. Désolée, mais j’ai tourné la page. Ce serait le fun que toi aussi tu le fasses question qu’on se croise pas trop souvent (sans rancune). Prends soin de toi, mais écris-moi pu.» On s’est ensuite commandé deux Zombie Brain Shots parce qu’on trouvait que c’était de circonstance. Cheers!

*Nom fictif


Crédit photo couverture: Daria Nepriakhina | Unsplash