À toi que je ne rencontrerai jamais

On correspondait ensemble depuis trois mois. Trois mois, c’est à peu près 92 jours, 2208 heures, 132 480 minutes, 7 948 800 secondes, bref c’est beaucoup de temps pour toi et moi, qui pourtant n’en avons pas tant.

Source : theblissmaven.com

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Je ne te connaissais pas vraiment, au fond. Je ne savais pas le prénom de tes parents, encore moins celui de ton frère. Je ne savais pas quelle est ta couleur préférée ou le restaurant dans lequel tu aimes le plus aller avec tes amis. Tu vois, je ne savais quasiment rien de toi. Cependant, je savais que tu avais changé, remué quelque chose en moi, et ce, profondément. Et ça, c’est déjà beaucoup.

Parfois, j’éprouvais une tristesse incommensurable, car je savais qu’on ne se rencontrerait jamais. Tu disais que c’était faux, que j’étais rabat-joie, mais trois mois sans se rencontrer, c’est déjà un présage que notre happy end n’existerait pas. Tu n’es pas l’homme de ma vie; tu ne seras même pas l’homme d’une de mes nuits. Tu ne le seras jamais. Il paraît qu’on ne doit jamais dire jamais. Jamais. Voilà, c’est fait.

Je ne comprends pas encore ce qui m’a pris le jour où je t’ai ajouté sur ce réseau social. Ce n’est pas mon genre. Je n’ai aucun problème à rencontrer ni à aborder les gens. Mes amis que, évidemment tu ne rencontreras pas, te le témoigneront : je suis celle qui va vers autrui, celle qui engage la conversation, celle pour qui la peur du rejet n’existe pas. Je t’envoyais des messages et j’attendais, parfois, longtemps – beaucoup trop longtemps – le check qui, lui, ne venait pas à moi. J’étais soumise à mon propre fantasme malgré moi. Je m’en veux, si tu savais.

Source : Ufunk.net.com

Source : Ufunk.net

J’aurais aimé m’intéresser à quelqu’un d’autre. Une personne qui ne m’aurait pas fait attendre autant, sauf que j’en étais incapable. C’est toi que je voulais, et uniquement toi. Je t’avais dans la peau, malgré que je ne t’avais pas encore senti contre mon corps. Je n’avais que tes mots, que tes promesses échafaudées sur l’éclat blafard de mon ordinateur.

Tu m’avais dit que tu répondrais à tes appels. Tu ne l’as pas fait. Je suppose que tu ne voulais pas mettre de voix sur mon prénom, sur mon nom. Ce serait me rendre réelle, ce qu’apparemment, tu ne voulais pas. Je te comprends parfaitement : la réalité est si complexe et ardue à affronter!

Il ne me restais qu’à raccrocher, qu’à me déconnecter et qu’à te supprimer complètement de mon compte et de tout le reste.

À toi que je ne rencontrerai jamais, si tu savais. J’espère que tu ne m’en voudras pas d’avoir voulu t’apprécier autrement que dans un éventuel possible.

Source : Nownovel.com

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