Ça fait que je suis célibataire…

J’ai été en couple longtemps. Pas assez longtemps pour magasiner nos REERS ensemble, mais assez longtemps pour plus trop savoir c’est quoi, être célibataire. Le temps de cligner des yeux (ou de crier ciseau) pis l’ère du dating telle que je l’avais laissée, quelques années auparavant, était un peu disparue ! Tu comprendras que la dernière fois que j’étais célibataire, on jouait pas à Tinder. On jouait à se lancer des regards dans le bar pis à aimer nos photos Facebook. Mais pas les vieilles, juste les récentes. Mon ex m’envoyait des messages quand il pognait le Wifi sur son Ipod pis moi je répondais sur mon blackberry-qui-fakait-d’être-tactile. C’était ça, dater.

Moi je suis là, pis comme Céline Dion, je sais pas jouer. On me dit que les autres font ainsi pis à grands coups de conformisme, je m’abonne. Déjà là, je suis confuse. Faut que je choisisse une tranche d’âge. Si je me fie à mes expériences antérieures, les prendre jeunes ça va mal finir, les prendre de mon âge ça va mal finir pis les prendre plus vieux ça va mal finir. J’y vais avec le classique -2, +10. Pis là, l’étude sociologique ou le «jeu» commence pour vrai. S’entasse donc devant moi une collection de photos de voyages, avec la petite nièce, avec un groupe de 10, de selfies et de photos de maternelle (je fais pas partie des filles qui trouvent ça particulièrement cute, je m’excuse). Après une couple de minutes de pratique, je cultive vraiment mon talent à me faire aller le pouce. Tellement qu’il m’arrive de «passer» des gars que je trouvais cute dans le fond. Puis, viens le premier match. Je suis flattée, mon égo en redemande. Le problème vient malheureusement après, quand tu te rends compte à quel point c’est akward. Parce que t’as dont bien rien à lui dire à cet inconnu-là. Parce que c’est ça Tinder, 80% de même-pas-dit-salut, 10% de on n’a pas dépassé le stade du «tu fais quoi dans la vie?» et un dernier petit 10 % que tu risques de rencontrer (si contrairement à moi tu fakes pas la gastro une fois sur 2 juste parce que t’es pas game).

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Perso, après avoir reçu des invitations du genre « Je suis en ville juste pour à soir, ça te tentes-tu? » et des « ma blonde pis moi on aime les rousses » (!!!!!), j’ai juste laissé faire. Je suis désormais officiellement une désabonnée Tinder pis malgré que ça m’arrive de voler le cellulaire d’une amie pour lui faire rien de moins qu’un «tinder surprise», je te dirais que je m’en porte très bien. Mon égo pis moi on a eu la leçon de vie que c’était plus plaisant la vraie affaire.

On dira ce qu’on voudra, Tinder et autres applications à faible quotien de succès amoureux sont un mal nécessaire. Pas parce que ça marche comme ça l’après-couple, non. Mais bien parce qu’avec le gavage de demi-conversations et d’invitations louches, bien vient le temps où être flattée devient juste blasant pis tu commences à te dire que tu mérites mieux. Pis ça bien, contrairement au temps où on jouait à se lancer des regards dans le bar, ça permet d’être un peu plus critique sur le prochain à partager ton haleine du matin.   À suivre …

Ça fait que je suis célibataire… Deuxième partie ici

Par Chanel Garceau
Collaborateur spontané

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