La peur de l’échec dans un nouvel emploi
Descends de tes grands chevaux
Essentiellement, dédramatiser et arrêter de faire un film avec sa vie. Je vais rater ça, je ne serai pas assez bonne. L’échec ne saurait tarder. Et si tout le monde me déteste?
STOP. Dans cette diarrhée mentale, des pensées comme j’aime bien la crème glacée ou encore il me semble que j’aimerais être mannequin vous traversent également l’esprit. Est-ce que cela veut dire que vous devriez vous transformer en sorbetière ou vous lancer sur les planches d’un podium? Non.
Lorsque vous remarquez que vos pensées défaitiste vous envahissent, tentez de les conserver à leur état initial : celui de pensées. Elles ne représentent pas la réalité. Alors relativisez et dites-vous – ou à vos pensées – tu sais quoi? Je capote en ce moment. Je suis capable de bien mieux. Respire et repars avec une plus grande confiance.
Souviens toi pourquoi on t’a engagé
Vous êtes passé à travers le processus d’entrevue, ce qui ne constitue pas exactement une partie de plaisir, puis vous avez été engagé. Mais maintenant que vous êtes engagé et plongé dans la réalité d’accomplir le travail, vous pouvez oublier pourquoi, en premier lieu, vous avez eu la job. Vous avez été engagé car vous vous êtes démarqué; car vous étiez le meilleur du lot. Vos compétences, vos forces, votre expérience, votre talent et votre personnalité font que vous êtes la meilleure personne pour occuper le poste. La preuve est encore embryonnaire, mais le fait que vous ayez été sélectionné ne compte pas pour du vent! Gardez cela en tête!
Engage toi à fond
La peur de l’échec est une énergie un peu particulière. D’abord, elle nous pousse à bien faire notre job, car nous portons une attention toute particulière à fournir un effort soutenu. Souvent, cet effort supplémentaire est récompensé par le fait d’accomplir une ou plusieurs tâches de façon exemplaire.
Mais ensuite, cette énergie nous amène ironiquement à prendre un bras de distance, à avancer avec précaution et à se dévouer de façon mesurée. On résiste à y aller à fond, parce qu’il est plus facile d’aller chercher des éléments qui ne sont pas hors d’atteinte. On exprime alors moins ses opinions, on s’avance moins dans l’aventure. On construit un petit mur de sécurité autour de nous. Cependant, cette retenue est l’ennemi de la créativité et de l’innovation, qualités constamment recherchées par des patrons d’entreprise. On a plus de chances d’échouer si nous résistons à nous engager à fond.
Savoir que l’échec n’est pas l’ennemi
Relativiser, deuxième partie. C’est possible d’échouer. On ne peut pas se projeter dans l’avenir et oui, un échec peut survenir. So what? Sans s’en détacher complètement, c’est par essai-erreur que nous apprenons le mieux. Ça arrive, tout comme arrivent une indigestion ou un bug de Netflix. Ça fait pas plaisir quand ça arrive, mais ça passe. Peut-être même que l’échec n’est pas ce que vous devriez craindre, mais plutôt la peur de l’échec!
Et le boss, dans tout ça?
J’ai demandé à ma propre patronne (qui a 17 ans de métier en ressources humaines) ce qu’elle surveillait lorsqu’elle avait un nouvel employé, pour avoir l’autre côté de la médaille – ce qui la stress, elle, à la venue d’un nouvel employé. Elle me répond tout de suite : motivation, compétences et fit organisationnel.
Motivation, pour la motivation par rapport au poste. Cela vient avec des questions comme :
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Est-ce que je lui donne assez de travail pour le/la garder motivé/e? Pas assez de travail peut démotiver quelqu’un, trop de travail peut lui faire peur.
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Est-ce qu’il/elle répond bien à sa formation? On surveille si vous prenez des initiatives, ou si vous attendez que quelqu’un vous prenne par la main pour faire la moindre tâche. À l’opposé, on observe si vous posez des questions lorsque vous êtes dans l’ignorance, à la place de ne rien faire ou de faire quelque chose de la mauvaise façon, par orgueil.
Compétences, pour… ben… vous l’aurez compris, les compétences liées au poste! Parmi les forces que vous avez énoncées en entrevue, lesquelles ressortent? Idem pour les faiblesses. Votre patron aura retenu vos points vendeurs, faites-les sortir!
Fit organisationnel ou comment cadrez-vous avec l’équipe? Est-ce que vous faites un effort pour vous intégrer? Comment l’équipe réagit-elle par rapport à vous? La dynamique d’une équipe est essentielle à la réussite d’une entreprise, alors votre supérieur y sera sensible. Quelqu’un qui se fiche un peu du reste de l’équipe, du type punch in, punch out, take the money and go, ne les intéresse pas et ne fera pas long feu au sein d’une entreprise.
La peur de l’échec à un nouvel emploi est complètement normale. La clé pour la surmonter est de dédramatiser, de se positionner face à son travail et d’être sensible à la réalité des collègues et supérieurs qui vous entourent. L’intégration en sera grandement facilitée et vous pourrez dormir la nuit!
Allez, au boulot les nouveaux!
Par Béatrice Leduc
Collaboratrice spontanée
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