La vie est une anecdote: Je suis une bavarde impulsive
En guise d’introduction, j’ai déjà dit «ta gueule» à mon directeur parce qu’il chantait un peu trop intensément. C’était un gentil «ta gueule», mais quand même, on s’entend que c’est un «ta gueule» quand même, t’sais. Immédiatement, j’avais la main plaquée sur les lèvres, stupéfaite que ce soit sorti de ma bouche, comme ça, à la vitesse du son, sans avertir. Malaise. Je n’ai pas été renvoyée, ni même réprimandée, coup de chance.
Des situations comme celle-ci, j’en ai vécu des pelletées. Quasiment autant que le nombre de fois que tu as charriées dans ton driveway cet hiver!
Je parle quand même fort en plus, et je ne dis pas toujours des choses intelligentes, ce qui me plonge dans des situations embarrassantes. Dire super fort à une sortie de métro relativement bondée de gens que bitte en allemand, ça veut dire s’il vous plaît, et surtout le répéter plein de fois en insistant sur le fait qu’il faut bien prononcer le «TE» à la fin. C’est juste que ça ne veut pas dire la même chose en français, et ça, manifestement, mon cerveau l’avait oublié. Ce moment m’a valu quelques regards complices d’hommes sur mon passage et une amie dans l’embarras. Le pire, c’est que je trouvais ça ben legit de dire ça, j’étais pas gênée. Mais mon amie voulait juste se sauver comme ça:
Faut dire que mon absence de filtre devient principalement une source de malaise pour mon entourage. Si tu es la personne qui dit des énormités sans s’en rendre compte devant son groupe d’amis, tu me comprends parfaitement. Ils nous aiment quand même, mais parfois, ils aimeraient qu’on apprenne à réfléchir avant de parler. Mais c’est ça être un impulsif du discours, ça sort tout seul, sans sonner d’alarme. Une chance que les paroles s’en vont et que les écrits restent.
Heureusement, les choses qui me passent par la tête et que je dis aussitôt sans réfléchir ne sont pas vraiment blessantes. Je vois le manque de filtre un peu comme un entertainment, parce que ça fait pas mal plus rire que pleurer. Parfois, je me trouve moi-même très drôle, mais ça, c’est une autre histoire.