L’amour existe encore

Ça ne sera pas toujours épique. 

Ben non. On est de même. Entre le spag’ trop cuit pis sa cr*** de serviette trempe toujours sur le plancher de la salle de bain, y va avoir des mots un peu moins tendre. Ton langage s’apparentera parfois à ce qui sortait de ta bouche dans tes pires défaites à Mortal Kombat. Pis ça va m’arriver de te parler comme quand je me fais couper en auto. Nicholas Sparks ne sera pas toujours notre idole.

Mais je vais être désolée.

Des fois des excuses ça ne se dit pas tout le temps en mots. C’est pas tous les messieurs-mesdames de ce monde qui ont adopté l’art de se mouiller pis de dire un «Je m’excuse. Je suis conne. Aime-moi pareil». Y’en a pour qui le mea culpa se matérialise pas mal plus facilement en une tasse de café chaude un soir d’octobre frette dehors pis dans l’ambiance générale de l’appart. Pis tsé, choisir l’amour ce n’est pas ben ben étranger à des fois ressentir ce qui s’apparente le plus de la haine. Sur le temps d’une vie, j’aurai probablement envie de t’en talocher une en arrière de ta tête quand tu vas dire ce que tu ne penseras plus dans 2 jours.

On va vieillir

Peut-être mal. Peut-être que je ne vais pas me gêner de faire un gaz en ta douce présence, peut-être que tu vas bedonner et que des fois on va s’oublier. Peut-être qu’on va remplacer nos dimanches matins à se réveiller en 20 actes pour se regarder respirer pis pas exister ailleurs que dans le lit par des visites au Canadian Tire parce que la drill a lâché. Tu vas peut-être trouver ma première ride moins sex que la voisine en bikini.

Mais on va être beaux

Je te fais la promesse solennelle de ne jamais cesser de tomber en amour avec toi quand tu souris, si tu me promets de ne jamais cesser de remarquer que j’ai mis une robe pour aller au resto. Je te promets aussi de continuer à l’enlever aussitôt arrivés à la maison pour mettre mon kit Netflix pis me coller sur ton chest. On aura nos compromis de 31 (ou 36?)

Pis tsé, on n’a pas besoin de tout ça. On n’a pas besoin d’être uniques. On n’a pas besoin de shooting photos au crépuscule. On n’ a pas besoin que nos enfants parlent 4 langues et que ta chemise soit toujours bien repassée. À mi-chemin entre Roméo et Juliette et Jocelyn pis Ginette (Watatatow pour les plus jeunes), on se créera notre petite bulle à nous, notre petite histoire imparfaite comme on l’est nous-mêmes. Notre amour à notre goût à nous. Avec une bière sur la galerie et des mots 18 ans et plus dans nos cellulaires.

Pis ça existe encore. Faut juste ne pas oublier que ce n’est pas une seule formule. Des fois c’est Céline qui va te le dire, des fois ça va être le fizz en dedans quand elle chuchote qu’elle t’aime.

Par Chanel Garceau
Collaborateur spontané

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