Le marché de l’emploi et la génération Y
Un beau matin, j’ai pris le temps d’aller poser la question suivante à des collègues recruteurs: Qu’est-ce que t’as envie de dire aux jeunes de ma génération qui se cherchent une job? Je partage donc ces affirmations, remarques et conseils avec vous. Je suis en accord avec certaines de ces affirmations et avec d’autres un peu moins… à vous de vous forger une opinion suite à votre lecture!
«Quelqu’un qui applique sur toutes les jobs, ça me dit juste qu’il ne sait pas ce qu’il veut faire. C’est important de créer une liste de ce que tu veux faire dans la vie, pour t’aligner vers les bonnes entreprises et les bonnes opportunités.»
«Quand tu passes une entrevue, tu dois t’adapter à celui qui t’interroge et pas l’inverse. Pour un jeune, ça peut parfois rappeler une interaction avec nos parents, mais c’est la vie. Les recruteurs n’auront pas toujours 20 ans et leur parler amical. Ça passe souvent moins bien.»
«J’aimerais leur dire qu’on sait qu’ils sont ambitieux, mais ils ne seront pas DG demain matin.»
«Quand je lis les CV de jeunes professionnels, je remarque souvent qu’ils bougent beaucoup. Quand on présente un candidat qui a jamais passé plus d’un an dans une même organisation à un client, la première question est toujours: est-ce qu’il va rester chez nous si on l’engage? Passer 3 à 5 ans dans une même compagnie, c’est TRÈS bien vu chez un employeur. Si jamais vous avez plusieurs stages et contrats à durée déterminée à votre actif, indiquez-le clairement!»
«Le Québec est une société qui fonctionne à l’expérience. Tu aurais beau avoir tous les diplômes du monde, en arrivant sur le marché, les employeurs vont regarder l’expérience en premier.»
«Ce que je regarde le plus chez un jeune, c’est s’il est capable de démontrer sa volonté à travailler fort. Il faut que je sente qu’il est prêt à manger des bandes!»
«Le bilinguisme est tellement demandé par les clients que je suggérerais aux jeunes en recherche qui ont un peu de temps de parfaire leur anglais le plus possible.»
«The way in: les stages et l’engagement social. Tu te fais des contacts et c’est comme ça que tu peux parvenir à des opportunités intéressantes»
Je crois que cela est assez représentatif du marché de l’emploi. On tente par tous les moyens de décrocher un boulot, alors on applique partout, sans savoir si cela nous plairait ou non.
On est impatients, on croit avoir fait le tour d’une entreprise en quelques mois et avoir compris comment la patente fonctionne, mais, en même temps, on a tous cette petite pointe de paresse qui fait qu’on n’avance pas au plein potentiel qu’on pourrait déployer.
On est désavantagés par le fait de n’avoir aucune expérience concrète, alors que bien des annonces d’emploi de coordonnateur(trice) au bas de l’échelle demandent 3 ans d’expérience. On est aussi désavantagés dans les stages qui, dans plusieurs domaines, ne sont pas rémunérés et on doit travailler à côté pour survivre.
On est une génération pleine de drive et d’énergie qu’il ne tient pas en place et qui veut tout, tout de suite, et qui pose peut-être trop de questions. Ce que je retiens de ce matin-là, c’est qu’on a encore de la patience à acquérir, des claques à manger et de l’humilité à gagner.
S’il était une personne, qu’auriez-vous envie de dire au marché de l’emploi?
Par Béatrice Leduc
Collaboratrice spontanée
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