Mon p’tit bonheur, c’est toi!

Je t’écris à toi, mon p’tit bébé, mon petit bout de vie, qui est venu basculer au grand complet la vie de plein de gens le 29 novembre 2009 avec tes 8.6 livres. Ben… Pas « MON » p’tit bébé, en fait. Le bébé de ma grande sœur. MON filleul; petit bout d’homme qui a déjà six ans et demi. Je me demande souvent à quel âge est-ce que tu vas me dire d’arrêter de t’appeler « bébé »? C’est que je ne voudrais jamais que ce moment vienne…

Aujourd’hui, j’avais envie de te raconter combien tu as changé ma vie. J’avais envie de te dire que tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. J’avais envie de nous rappeler nos premiers contacts, nos premiers câlins, nos premiers « Je t’aime ». J’avais envie de me rappeler tout ça puisque le temps, on ne peut pas le reculer, malheureusement… ou heureusement!

1

Je me rappelle encore l’appel de ta mère pour m’annoncer ton arrivée vers 5h30 du matin; le soleil était en train de se lever et moi, je venais tout juste de m’étendre dans mon lit. Toi, tu assistais au premier lever de soleil de ta nouvelle vie. Après des heures de travail, tu voyais le jour par césarienne et elle, elle voyait cela comme un terrible échec. Et pourtant, elle t’avait mis au monde. Par accouchement, par césarienne, par adoption, peu importe de quelle façon la vie commence, elle te la donnait; elle t’offrait la vie en cadeau.

Quand j’ai pu te rejoindre à l’hopîtal, tu ne sais pas à quel point la fébrilité était présente en moi. Et je t’ai vu. Toi, bébé de 12 heures, avec ton chapeau et ta tête en cône qui nous faisait rire! Tu étais si fragile. Mais tu sais quoi, je l’étais tout autant. Tu es arrivé dans ma vie au moment où aucun bonheur ne m’arrivait et tu allais l’être, mon bonheur. Je t’ai pris, regardé, flatté, et tout cela dans la plus grande des délicatesses. Et doucement, je t’ai chuchoté à l’oreille, en pleurant : « Avec toi dans ma vie, je vais le trouver mon p’tit bonheur ». Je m’en rappelle comme si c’était hier. Tu allais l’être mon bonheur et j’avais la chance d’être ta marraine.

2

Petit à petit, tu as grandi. Chaque fois que tu faisais quelque chose, ta maman m’appelait pour me le dire. Je savais tout, tout le temps. Quand j’avais le cœur et la tête qui ne collaboraient plus, je me dirigeais vers chez vous, vers toi en fait. Juste pour un bisou. Juste pour t’entendre me dire « E t’aime Yoyo » (je t’entends encore le dire et j’ai les yeux dans l’eau en l’écrivant). Souvent, j’arrivais chez toi les yeux dans l’eau et repartais presqu’aussitôt, le coeur un petit peu plus léger, la tête un peu plus vide; car en existant, en étant toi, tu avais fait le plein de bonheur dans ma vie durant ce court moment.

3

Tu sais, tu es le premier petit garçon que j’ai aimé. Aujourd’hui, ça vient me chercher en dedans chaque fois que tu es un petit peu possessif et que tu me démontres que tu n’aimes pas vraiment le fait que ta marraine ait d’autres p’tits gars dans sa vie. N’arrête jamais d’être comme ça, n’arrête jamais d’être un petit peu jaloux. Tu me fais sentir importante pour quelqu’un et tu sais quoi, bébé? Jamais, jamais, jamais, personne ne va prendre ta place. Après tout, c’est avec toi que je l’ai trouvé, mon petit bonheur..