Parlons clope
En ce mardi 31 mai 2016, journée mondiale sans tabac organisée par l’Organisation Mondiale de la Santé, il me semblait plus que pertinent de rédiger ces quelques lignes à propos de mon ennemi juré, cet objet petit et discret qui donne un look bad ass, la Regina George des produits en vente libre…Vous l’aurez deviné, la cigarette.
En date du 26 mai dernier, on apprenait la mise en place du projet de loi 44 interdisant de fumer sur les terrasses au Québec, ce qui en a enragé/inquiété/interrogé plus d’un!
À la différence de ces personnes, en prenant connaissance de cette nouvelle, j’ai levé mes deux poings en l’air en laissant échapper un énorme: YÉÉÉ!
C’est personnel me direz-vous. Le gouvernement s’acharne déjà assez sur les fumeurs, ajouterez-vous. Depuis une dizaine d’années, le nombre de fumeurs au Québec stagne et Statistiques Canada a remarqué une baisse de popularité du tabagisme auprès des jeunes depuis 2013. YÉÉÉ!
Alors il est où le problème ?
La vérité, c’est que j’ai une drôle de relation avec la cigarette. Mes parents m’ont fortement exposé aux risques de sa consommation dès mon plus jeune âge. Dès l’or, je m’exprimais haut et fort au moindre effluve de nicotine: ARK!
J’étais pas gênée comme on dit.
Vers le début de l’adolescence, certains de mes amis proches allumaient une cigarette comme ils mâchaient de la gomme, c’est-à-dire à l’occasion. Le manque de sensibilisation m’effrayait énormément et étant très naïve à ce moment, j’étais pétrifiée à l’idée de contracter la «maladie de la cigarette». En fait, certains adultes m’avaient informé que la manière la plus courante de commencer à fumer, c’était avec des pairs, des amis ou des proches puisque le geste en lui-même fait socialiser.
Dans les soirées, je me tenais loin de ceux qui s’allumaient une clope par peur de me laisser tenter ou de simplement sentir mauvais.
Parano la fille me direz vous? Ben oui, je l’admets.
C’est toutefois vers la fin de l’adolescence que ma sensibilité au sujet s’est confirmée, voire aboutie. Un très bon ami de la famille se voit diagnostiqué avec le cancer du poumon en phase terminale.
Bang.
Fini.
Bye bye.
Bien entendu, son passé de grand fumeur y était pour quelque chose. Fillette, lorsqu’il venait à la maison familiale pour souper, je ne comprenais pas pour quelle raison il éprouvait le besoin de sortir sur le balcon deux, trois ou même quatre fois en seulement quelques heures.
À ses funérailles, une pensée ironique et sombre a vogué dans mon esprit: l’homme que j’ai connu est maintenant réduit en poussière, parmi des milliers de particules de cendres.
Cette réflexion quelque peu horrible est restée ancrée dans ma conscience.
Nous mourrons tous un jour et ce, pour cinq cent mille raisons qui ne valent même pas la peine d’être énumérées. S’il y a bien une chose qui peut être rayée de la liste en partant et ce, selon sa propre volonté, c’est la cigarette.
Difficile de ne pas être moralisatrice dans un texte comme celui-ci, vous conviendrez. Sur ce, prenez soin de vous, prenez des décisions à votre image et savourez la vie comme il se doit. Plein de love.