L’art de la comparaison
Ne pas être assez.
On a beau dégager de la confiance en soi et de la bonne vie, on est tous une boule d’inconfort de soi-même face à la concurrence, c’est-à-dire les autres. On mange du pop-corn en regardant leur vie aller en les trouvant plus minces, plus riches, meilleurs amants, meilleurs amis, plus beaux, plus prospères, etc. On ne se pose jamais de questions sur leurs bibittes à eux. On croit être les seuls à en avoir, comme si toute l’imperfection du monde était tombée dans la même cour, la tienne.
Combien de fois t’es tu répété: «Elle est bien mieux que moi, je ne suis pas à la hauteur». La peur d’être remplacé dans le coeur des autres, d’être oublié et que quelqu’un d’autre prenne ta place. C’est le manque de confiance en soi qui nous pousse à déformer la réalité, à ne pas voir que les autres aussi ont leurs faiblesses et leurs jours pluvieux. On refuse de croire que les apparences sont trompeuses et qu’on est aussi talentueux, aussi brillant, aussi beau et capable que les autres qui semblent mieux réussir leur vie. Ça fait mal parce qu’on ne considère pas une seconde que les semblant-de-parfaits nous envient eux aussi. On pense que le couple qui sourit sur la photo n’a jamais cassé d’assiettes, que la fille qui vient de décrocher son diplôme n’a pas une dette d’études grosse comme l’univers et que derrière le corps parfait de notre voisin de machine au gym, il y a des sacrifices énormes qui ont fait fuir beaucoup de son entourage.
Et pourquoi en serait-il autrement? Après tout, il n’y a qu’à ouvrir la télé pour qu’on nous recrache à la face l’image de ce qu’on ne réussira jamais à être. La perfection est un concept social qui n’existe que dans le monde qu’on s’est créé, à l’image de nos attentes, à l’image de ce qu’on souhaiterait. C’est peu dire qu’à peu près tout ce qu’on semble enviable et/ou inatteignable n’est qu’une utopie, au final. La vie quotidienne, c’est du gros concret qu’aucune stratégie marketing n’a encore réussi à embellir pour le commun des mortels.
C’est humain de vouloir à tout prix être LA personne. Celle qui est sans faille, qui est admirée, avec qui les autres ont envie d’être. C’est inhérent dans la vingtaine, et à la recherche de qui tu es, que de vouloir te démarquer, d’être quelqu’un. Pas n’importe quel quelqu’un, celui qui compte. Celui qui est assez.
Ne perds jamais de vue que tu es plus que ça, que tu ne mérites pas toute la pression que tu te mets. Tu es assez!
Par Chanel Garceau
Collaborateur spontané
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