Et si je doutais de mon choix de carrière?
Étudiants, on a tous un ami qui sait depuis toujours ce qu’il veut faire de sa vie, et qui va sans aucun doute y parvenir. On a aussi probablement tous un ami qui n’en a absolument aucune idée. Perso, je le savais, je ne le sais plus. À moins d’un an de la fin de mon bac, à quelques mois de la date limite des demandes d’admission pour les maîtrises et autres programmes, ça y est, je craque. Je n’ai qu’une chose en tête: et si je me trompais?
Je ne vous apprends rien, en prenant une décision, on passe nécessairement à côté de plusieurs autres options. Dans ce cas, la seule solution est d’assumer son choix (plus facile à dire qu’à faire, je le sais trop bien). Peut-être aussi que parmi toutes nos options, il n’y en a pas une radicalement meilleure. Elles sont juste toutes différentes. Je crois qu’il faut alors se poser quelques questions:
1. Quelle place occupera mon emploi dans ma vie?
Autrement dit, demande-toi si tu es un carriériste, ou si tu amasseras plutôt de l’argent pour d’autres projets qui te tiennent vraiment à cœur. Si tu n’as aucune envie de fonder une famille ni de voyager, et si tu n’as aucun passe-temps particulier, tu auras davantage besoin de te définir et de te réaliser à travers un emploi dont tu seras fier. Cela signifie aussi que tu pourras y consacrer davantage de temps et d’énergie. Au contraire, si tu veux absolument avoir 8 enfants, tu ne pourras pas faire du 60h/semaine très longtemps…
2. À quel point je veux prendre des responsabilités?
Tout le long de notre parcours scolaire, on est évalué selon des grilles, on est notés en chiffre et comparés à la moyenne. On a tous tendance être axés sur la performance, voire l’excellence. On en prend souvent trop sur nos épaules. Par chance, les burn-out étudiants se résument souvent à un party de fin de session et à deux jours de coma.
Mais dans le monde des adultes, l’épuisement professionnel est plus fréquent qu’on le pense. C’est donc nécessaire de se demander à quel point on peut en prendre sur le long terme. Et récemment, j’ai eu une révélation que j’ai eu envie de partager: je n’ai pas à me culpabiliser de viser un peu plus bas.
Non, je ne ferai pas de doctorat juste parce que je pourrais le faire, juste pour pouvoir dire que j’ai atteint l’objectif le plus grand, que je suis une sommité dans son domaine, que j’ai le titre professionnel le plus admirable. Autrement dit, on n’est pas tous faits pour être PDG. Si c’est pour toi, si ça te fait vibrer, tant mieux, et fonce. Peu importe ton choix, je défends simplement le fait qu’il faut bien se connaître soi-même.
3. Pour qui je fais ce choix?
Écouter son cœur, plaire à ses parents, avoir trouvé le grand amour… Pour te retrouver dans cette pagaille, utilise ton gros bon sens. Ton grand-père qui te répète chaque Noël depuis tes 10 ans que tu feras un bon médecin et que tu seras riche? Tu pourrais peut-être mettre de côté les rêves de ton papy pour réfléchir.
Mais si tu es déchiré entre la ville de ton copain et la ville du stage que tu as adoré, une grande discussion s’impose et un compromis est sûrement possible. Mais surtout, si tu ne fais pas du tout ce que tu aimes, tu vas trouver le temps long chaque année jusqu’à tes prochaines vacances. Bref, tu es le mieux placé pour savoir ce qui te conviendra.
Et si tu ne le sais vraiment pas?
Consulter un conseiller en orientation vaut certainement mieux que de remplir des questionnaires dans le magasine Cool. Et vaut mieux oser prendre une session/année sabbatique que de mourir d’une crise cardiaque la veille de la date limite des demandes d’admission.
Et si jamais tu te trompais vraiment?
N’oublie pas qu’aujourd’hui, il est de plus en plus facile et accepté d’effectuer un retour aux études. Rien n’est jamais coulé dans le béton. Respire un peu.