Trouver l’appartement de ses rêves : conseils pour locateurs

Juillet arrive dans quelques mois. C’est le temps d’éplucher les annonces en espérant tomber sur le nid parfait. Et Dieu sait que ça peut être fastidieux. Entre métro, boulot, dodo, ce marathon cannibalise temps et énergie. Difficile de trouver l’endroit de rêve qui corresponde à tous nos critères. C’est parfois un coup de chance ou le résultat laborieux d’un parcours éreintant. Pourtant, si les locateurs respectaient les règles de base, ça soulagerait un peu notre quête. Chers locateurs, je vous dédie ces présents conseils.

Affiche la date, l’adresse et le prix.

C’est la base. Ces informations permettent d’éliminer d’office des centaines d’annonces. Ça précise ma recherche. Ça me sauve un temps fou! Alors, aide-moi un peu SVP.

Si tu n’indiques pas le moment où ton logement sera disponible, je prends pour acquis qu’il l’est dans l’immédiat. Indique-le clairement. Rien de plus vexant que de tomber en amour avec un logement qui est, on s’en aperçoit à la fin de la lecture détaillée de la qualité de tes planchers et du bon voisinage, disponible pour mai.

On est la génération Y. On fait tout par internet. J’aime bien aller sur Google Street View pour avoir une idée du quartier; si tu pouvais mettre les coordonnées, ce serait apprécié. Promis, je ne débarquerai pas chez vous pour te harceler, de même que je n’obligerai pas ton présent locataire à cheerer pour moi sous peine d’œufs écrasés dans ses fenêtres.

Sois objectif.

N’ambitionne pas sur les qualificatifs, SURTOUT quand ils ne s’appliquent pas au logement que tu veux me faire croire « magnifique » ou « lumineux ». Allô, c’est un long corridor ton affaire et les dernières rénos remontent à une décennie! Regarde, fais juste écrire la vérité. Je vais le lire quand même. Je sais à quoi m’attendre de la moyenne des appartements à Montréal. Si c’est propre et bien situé, tu gagnes déjà des points.

Parlons-en de la géographie.

Ça a l’air que la distance est une notion relative. Quand c’est écrit à 7 minutes de marche du métro et que mon ami Google Maps estime que ça en prend 25, devine qui est le plus fiable à mes yeux! Non, il n’est pas situé près du centre-ville s’il est à Homa. Si je dois me taper du trafic pour m’y rendre en voiture le matin, c’est loin! Alors, SVP, apprends que l’espace-temps n’est pas une variable que tu peux utiliser comme ça t’arrange.

Fais ton ménage.

Je suis capable de visualiser une pièce qui n’est pas décorée à mon goût, mais il y a quand même une limite! Quand il y a du stock qui grimpe jusqu’au plafond, j’ai envie de t’appeler pour te donner les coordonnées d’un psy!

Mention spéciale à ceux qui en font trop. J’en ai déjà vu un qui avait un cygne en serviette sur le lit avec des pétales de rose #truestory. J’espère que la plage est belle et qu’on entend le bruit des vagues du balcon!

J’avoue, j’apprécie quand le décor est beau, que le tout est parfaitement agencé comme chez
IKEA, ça m’aide à me visualiser dedans, à voir mes jours heureux. Si les murs sont colorés, ça attire mon œil. Les murs blancs, je les ai côtoyé trop longtemps. Pu capable!

Tant qu’à faire une annonce, fais-la comme du monde.

Ta photo croche ou à 180 degrés : pourquoi? Non, je ne veux pas voir uniquement ton plancher ou des photos de ton chat. Si tu publies uniquement des clichés du parc d’à coté et de la façade de la bâtisse, j’en conclue qu’entre tes 4 murs, ça doit être fucking laid.

Avis à ceux qui préfèrent garder le mystère en n’affichant aucune photo: NON!!! Hey! Pour vrai, à quel jeu tu joues? L’énigmatique ne fait pas en sorte que je vais prendre le temps de lire toute la description et faire une expérience de visualisation pour le fun. Une image vaut mille mots et ça prend 2 secondes à scanner avec la rétine. Toi aussi, j’ai l’impression que t’as quelque chose à cacher!

Respecte la règle du premier arrivé, premier servi. Please.

Cher locateur, ta posture n’est pas évidente. Je comprends. Tu conjugues avec l’insomnie provoquée par l’angoisse de tomber sur des crapules qui vont bardasser ton investissement. Tu veux donc avoir des locataires exemplaires. Je comprends aussi. C’est bien que tu te protèges, mais est-ce nécessaire de te prendre pour un directeur en RH et de nous faire subir un processus d’entrevue digne d’un futur DG d’une multinationale? Quand tu envoies un courriel pour signifier que les visites sont planifiées à toutes les 15 minutes, que certains seront recontactés le lendemain pour une deuxième rencontre si affinités et qu’ensuite, une enquête de crédit sera faite parmi les trois chanceux ayant survécus aux Hunger Games de l’appartement et qu’ENSUITE, tu feras ton choix, je me dis que tu te prends trop au sérieux. C’est juste un appartement. On se calme. Bonnes références + enquête de crédit = c’est déjà un bon CV de locataire. Si on prend la peine de visiter ton logement, c’est qu’il nous intéresse sincèrement. Ça nous a pris de longues heures de recherche avant de tomber sur lui. Inutile de nous mettre des bâtons dans les roues. Tu accentues notre déception.

J’aimerais souligner aussi que se chercher un appart, ce n’est pas se chercher un ami en le locateur. L’expression« si affinités » ne devrait jamais être écrite dans tes communications, raye-moi ça tout de suite!

Ne sois pas parano.

Quand tu écris sur le bail qu’on n’a droit à aucune espèce vivante (genre même pas un poisson rouge) et que tu demandes pour la cinquième fois si nous marchons sur les orteils plutôt que sur les talons, on a comme une petite réserve à signer le bail. Surtout si tu habites en bas. On comprend que tu cherches des gens calmes. Nous le sommes et nos références sont excellentes. Mais aura-t-on le droit de respirer ou ça fera trop de bruit?

Et oui, c’est tout qu’un périple riche en expérience que de se trouver un appartement. On va dire qu’on va en sortir grandit et qu’un jour, la vie va être tellement bien faite qu’on va être charmé par un 4 et demi dont on signera le bail et qu’on oubliera enfin toute cette histoire. Ou bien on en rira, c’est selon. En attendant, je vous souhaite bon courage et n’hésitez pas à partager vos expériences personnelles!

Par Emily Gervais
Collaboratrice invitée