Vieillir sainement et en sagesse – Partie 3: Les leçons de vie de nos aînés
Je suis définitivement une meilleure personne depuis que j’y ai accompagné des aînés dans leur vieillesse. J’ai surtout été très attristée de constater que toutes ces belles personnes finissaient leur vie dans l’oubli, pour la plupart. Je pense que la vieillesse peut être autre chose que ce que nous créons comme fin de vie à ces gens-là. Il faut se ramener au cœur, et penser que dans quelques années, c’est nous qui serons vieux. Est-ce que nous voudrions finir notre vie de cette manière? J’en doute! Pourquoi ne pas faire les choses avec plus de cœur?
La vieillesse: une liberté
En travaillant là, j’étais, pour la plupart, leur seule visite, leur famille. Ils m’ont tellement appris. Chaque personne devrait vivre une expérience de bénévolat comme cela pour apprivoiser la vieillesse. Entre autres, j’ai compris que le lâcher-prise et le détachement en sont la clé. J’ai réalisé qu’autant nous arrivons dépouillés en naissant, autant nous le somme lorsqu’on s’éteint. Ce dépouillement est comme une légèreté et une liberté. Les deux instants où nous sommes le plus nous-mêmes sont à notre naissance et à notre mort. La vie est d’une simplicité désarmante, et notre ego se battra toute sa vie pour la compliquer. Notre défi, durant notre existence, sera d’essayer d’être les plus vrais et les plus authentiques possible.
La perception
Même si j’avais dans la jeune vingtaine et que je côtoyais ces aînés au quotidien, je ne les ai jamais vus comme des «vieilles personnes». Je trouve qu’une existence humaine est très courte dans l’espace du temps. Tout est une question de perception, bien sûr! Je me suis toujours amusée à dire, et ce, depuis que je suis enfant, que tout le monde est jeune, même une personne centenaire. Je disais toujours «80-90-100 ans! Wow! Vous êtes jeunes!» La personne me répondait constamment «Oh non, ma petite! Tu vas voir en vieillissant!» Et je répondais immanquablement «Tout est une question de perception et à quoi on compare! Si je compare votre âge à celle de la Terre qui a 4,6 milliards d’années, vous êtes extrêmement jeune!» Et la personne riait à tout coup.
Oui, j’étais très impressionnée par l’âge de notre planète! À cette époque, je venais de l’apprendre à l’école et ça m’a toujours fascinée. Depuis, je compare mon âge (ou celui des autres) à notre planète et je m’en porte bien. Il suffit de voir les choses autrement pour se sentir mieux ou pire. À nous de choisir quelle vision on veut adopter pour notre bonheur et notre bien-être.
Extrait du livre Plus de bonheur, moins du reste de Josée-Anne Sarazin-Côté
«Connaissez-vous la crone? Anciennement, il s’agissait d’une dame ménopausée, vénérée, dans son plein pouvoir et au sommet de sa sagesse. On retrouvait la crone partout dans le monde, autant en Afrique qu’en Asie et aux Amériques qu’en Europe. De nos jours, quelle horreur! La définition même s’est terriblement éloignée du concept initial: aujourd’hui, crone veut dire «vieille femme laide.»
«Dans notre société, la femme plus âgée est LA personne qu’on marginalise, qu’on entasse dans des centres pour personnes âgées, qu’on ignore, à qui on laisse croire qu’elle est désuète et qu’elle n’a plus grand-chose devant elle. On ne tient pas compte de son opinion et on a tendance à simplement l’ignorer, comme si elle n’était plus là, au lieu que ce soit un moment célébré comme la fin de notre vie. […] Anciennement, les crones étaient vénérées, rien de moins. Quand une femme atteignait la ménopause, quelle célébration! Elle avait atteint sa sagesse profonde, elle entrait dans la période de sa vie la plus brillante, la plus connectée à son intuition, où elle pouvait guider les autres avec confiance, intelligence et vivacité de cœur et d’esprit.»
Alors, vieillissez sainement et en sagesse, un jour à la fois. C’est un de nos plus grands défis.
Crédit photo de couverture: congerdesign | Pixabay