Mon chum était un parfait inconnu avant notre coup de foudre

Je venais de déménager dans Rosemont-La Petite-Patrie depuis un jour ou deux. J’explorais mon quartier, un peu endormie et en manque de caféine, à la recherche d’un endroit où aller m’acheter un latté, quand je l’ai aperçu avec sa chemise colorée, sa moustache et ses belles lunettes. J’aurais aimé articuler un simple «bonjour», lui sourire, bref engager une conversation un tant soit peu humaine et cohérente. Je n’ai toutefois réussi qu’à le dévisager pendant une bonne minute, de quoi me donner un look awkward et/ou très creep. Je l’ignorais à ce moment-là, mais cet inconnu deviendrait mon chum quelques mois plus tard. On aurait pu faire un film cute sur notre rencontre, mais les cinéastes s’intéressent ben plus aux superhéros Marvel qu’aux histoires d’amour.

Il habitait évidemment dans mon quartier, soit à quelques rues de chez moi. C’était un barman dans un bar du coin. Je le savais parce que je l’avais croisé une fois en revenant de ma job. Puis une deuxième fois. La troisième fois, je m’étais risquée à lui sourire timidement avant de foncer dans un pauvre piéton. L’amour rend réellement aveugle, faut croire!

Ville

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Évidemment, en petite futée que j’étais (et un peu intense, aussi), je m’étais dit que je serais capable de le trouver sur Facebook. Je l’avais donc cherché pendant une bonne heure avant d’abandonner. J’avais ensuite essayé de le trouver sur Tinder en réduisant mes paramètres à 5 km dans «Découverte» (comme si ça allait augmenter mes chances de tomber sur lui, t’sais). C’est qu’y’en a beaucoup de gens sur Tinder! Y’a à peine 60,9K personnes qui aiment l’app sur Apple Store, pour te dire.

Je me suis vite rendu compte que le plus simple, c’était d’aller lui jaser comme une vraie personne ou comme l’auraient fait mes parents dans le bon vieux temps, quand les technos existaient pas.

Je me suis donc mis un peu de rouge à lèvres, j’ai remonté mes cheveux pis je suis allée à ledit bar avant que me prenne l’envie de changer d’idée. Je me serais ben pris un shot pour avoir un peu plus de courage, mais j’avais pas de fort chez moi et je voulais pas avoir une haleine de boisson comme les vieux mononcles ou mon prof d’éduc dans le temps.

Femme

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Quand je suis entrée dans le bistro, le bel inconnu était là, en train de frotter des coupes de vin derrière son bar. Je me suis assise devant lui et, sans vraiment réfléchir, je l’ai salué et lui ai demandé comment ça allait. Étant donné que c’était assez relaxe, Hubert* (c’était son nom) a pris le temps de jaser avec moi.

Bar

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Du simple «salut» on est passé à une conversation un peu plus élaborée. J’ai donc appris plusieurs choses sur lui. Il avait emménagé à Montréal ça faisait 4 ans, jouait de la musique dans un band amateur (comme 50% des barmans HAHAHA), prenait des cours de graphisme à temps partiel et adorait cuisiner.

Plus le temps passait, plus je me sentais à l’aise en sa présence. Faut aussi avouer que je buvais une pinte de bière, l’alcool devait aider… Bref, c’est probablement par manque d’inhibition ou parce que j’ai vu que ça cliquait, mais je l’ai invité à prendre une bière le lendemain.

C’était toujours aussi agréable et le fun en sa compagnie, si bien qu’on a décidé de se revoir… puis encore.

Je sais que ça sonne cheesy quand je le raconte comme ça, mais c’est ce qui est arrivé. J’ai eu un coup de foudre pour un inconnu dans la rue pis j’ai décidé d’aller le voir: j’ai pris le risque de faire une folle de moi et thank God, tout s’est bien passé!

 

Des fois, je me demande ce qui serait arrivé si j’étais pas allée le voir, si j’avais continué à juste le regarder, un sourire en coin, de loin. J’imagine qu’Hubert aurait jamais fait partie de mon quotidien. Mais bon, ça, on le saura jamais!

*Nom fictif


Crédit photo couverture: Christiana Rivers | Unsplash