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Chercher sa vie dans son newsfeed

Par Sarah Leblanc – le dans Bien-être, Santé

[Mercredi, jour de congé, 10h AM.]

Je suis seule dans l’appart, je me réveille.

J’ai faim, j’ai froid, j’ai envie de pipi.

Pourtant, la première chose que je fais en me levant, c’est débrancher mon cell. Je vais faire pipi avec mon cell à côté de moi. Je déjeune en lisant mes alertes Facebook et mes courriels. Je suis tellement occupée à flirter avec mon écran que ça me prend quasi 30 minutes avant de me souvenir que j’avais froid. Ok, je vais dans le bain dans 5 minutes. Finalement, j’y vais 20 minutes plus tard. Avant, fallait que je défile mon newsfeed comme un zombie. Pourquoi? Difficile à dire, mais c’est rendu une habitude. Une dépendance? Peu importe, tout le monde fait ça. Et être comme tout le monde, ce matin, ça suffit.

[Mercredi, presque midi.]

Après mon bain, je me sèche, je prends mon cell que j’avais laissé sur le comptoir de la salle de bain (juste au cas où, t’sais) et je vais m’habiller. Là, je me dis que je pourrais bien le laisser traîner là quelques heures, que je peux  bien me trouver autre chose à faire, comme lire, marcher, ou manger. Mais en attendant que je me décide, je vais aller sur mon ordi, juste quelques minutes.

J’ouvre Internet. Je n’ai qu’à taper «F» + «Enter», et mon ordi a tout compris. J’ai fait ça des centaines de fois. Pourquoi? Je ne sais pas trop. Une habitude. Mais là, me dire que tout le monde fait ça, je ne suis plus si sûre que ça me suffit. D’un autre côté, ça me fait peur de me poser la question. Parce que pour que Facebook fasse partie intégrante de chaque étape de ma journée, la raison doit être bonne (ou mauvaise) en maudit.

[Mercredi, presque 13h]

Je décide d’écrire. Écrire ça, comme si je parlais à quelqu’un, me faisant croire que je n’écris pas ça à moi-même. Je déciderai plus tard si j’ose me mettre toute nue sur vos newsfeeds ou si je mets un mot de passe à ce fichier Word. Parce que sur Internet, on est incroyablement plus habitué de voir des corps nus que des âmes nues. J’me dis que ça nous ferait du bien de changer. Reste juste à savoir comment. (J’suis en train d’me dire à moi-même: «T’es pas game.»)

Sais-tu, ça me fait royalement chier quand mes proches me critiquent d’être trop sur Facebook. Sérieusement, je n’ai pas l’impression d’être une mauvaise personne. J’ai envie de leur dire que je suis ni stupide, ni un monstre. J’imagine que je dois être dépendante, c’est vrai. Mais pas à ce qu’ils s’imaginent. En fait, j’aimerais leur dire qu’on recherche probablement tous la même chose : être aimé. On vit tous pour ça, et ce n’est pas nouveau. En plus de nous donner la vie, l’amour, ça nous donne un sens.

Malheureusement, ces jours-ci, le sens à la vie c’est le genre de chose qui prend beaucoup trop de temps pour être mis à l’horaire. On a toujours autre chose à faire que de se demander ce dont on a réellement besoin. Certains se noient dans le boulot, d’autres ont trop envie d’une bière (ou 10). Moi, j’ai trop d’alertes Facebook. C’est du pareil au même. Peu importe comment on le fait, on cherche à vivre le plus simplement possible, à se sentir valorisé, et à éviter de se poser des questions qui font mal. Ça ne fait pas de nous des êtres vils, mais c’est triste.

Si on fait défiler aussi souvent notre newsfeed sur notre écran, c’est supposément pour s’assurer de ne rien manquer. De ne pas passer à côté d’une occasion de rire, d’avoir de la reconnaissance et d’être au courant de tout. On se dit que peut-être, à un moment donné, une publication va enfin nous éblouir et nous donner raison de l’avoir attendue. Pourtant, c’est comme ça qu’on passe à côté des vraies choses. Celles qui sont enfouies loin à l’intérieur de nous. Celles qui nous frappent en plein cœur lorsqu’on regarde quelqu’un dans les yeux. Celles qui valent vraiment la peine. Celles qu’on est en train d’oublier.

Oui, j’ai écrit ce texte à moi-même. Pour me prendre par la tête pis la brasser en criant: «Eille, réveille!»

Je ne suis pas certaine que ça m’ait réveillée d’un coup sec, mais ça a semé quelque chose en moi. Peut-être, je l’espère, quelque chose en toi. Quelque chose qui ressemble à l’espoir qu’on va bientôt se souvenir comment c’est, la vie, l’amour.

Ironiquement, j’espère que mon texte aura des milliers de likes. Parce que j’ai envie qu’on soit des milliers à comprendre qu’on cherche souvent beaucoup trop loin (trop mal) à travers Internet ce qu’il y a en vérité au fond de nous. La vraie vie.

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