Génération Y, pionnière d’une économie de partage qui va prospérer

Source : ici.radio-canada.ca

Ce n’est pas d’hier que la guerre entre le service de covoiturage UberX et son plus grand adversaire qu’est l’industrie du taxi fait rage. En fait, il faut réellement être déconnecté de la société pour ne pas être au courant d’un des plus gros clashs générationnels jamais vécu par notre société, que l’on surnomme tendrement « l’économie du partage ». Tout comme Nicolas Duvernois, PDG et fondateur de PUR Vodka l’a mentionné dans sa chronique sur le blogue Les Affaires, notre société fait face à un changement titanesque dans la façon dont les services sont désormais offerts et cela est le résultat de vieilles sociétés qui ont refusé d’évoluer, telles que l’industrie des taxis, de l’hôtellerie, des médias et davantage.

Pourquoi ce clash générationnel de services a-t-il lieu?

La génération Y (1980-1995) est une génération fantastique. C’est la première génération à avoir connu, étant gamins, la technologie. Puisque les Y ont grandi avec comme premier réflexe la navigation sur l’internet, ils réfléchissent surtout sous forme de réseau. Les gens de cette génération sont plutôt centrés sur eux-mêmes, désirent l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, sont attirés par l’instantanéité et exercent une perception différente de ce qu’est l’autorité (celle-ci devant être gagnée auprès de l’individu plutôt que d’être définie par un statut). En d’autres termes, l’autorité doit se démontrer par la compétence et par le comportement avant qu’on ne l’accorde. La génération Y a d’ailleurs propulsé l’entrepreneuriat vers de nouveaux sommets, notamment grâce à l’internet et à l’accès à l’information à faibles coûts, ce qui a contribué à générer davantage d’innovation plutôt que de l’étouffer dans des grandes entreprises où la structure du modèle d’affaire est trop rigide pour laisser place au plein potentiel de l’innovation. Cette croissance foudroyante d’entrepreurs a fait en sorte que de nouveaux modèles d’affaires émergents, et combinés avec du financement, peuvent devenir compétitifs et avoir un impact global beaucoup plus rapidement qu’auparavant. La guerre entre Uber et le monopole des taxis est issue de ce nouveau phénomène émergent des générations nées avec la technologie. Ils façonnent le monde à leur façon.

L’économie de partage offerte par des services tels que Uber ou AirBnB est une évolution de services des plus séduisantes au plan générationnel, car il crée un réseau entre individus (élément de caractéristique de la génération Y), il permet pour plusieurs de combiner vie professionnelle et vie privée avec aisance, coûte moins cher sur la facture finale et décentralise le service de manière à ce qu’il soit plus flexible pour nous tous; donc stimule notre recherche d’instantanéité.

Quand l’économie de partage bénéficie aux consommateurs, d’autres acteurs écopent

Là où ça fesse, c’est au niveau gouvernemental et législatif. L’économie de partage, par définition, est une activité humaine qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d’organisation de travail. Le gouvernement, entité vieille comme la planète, tarde à évoluer afin de rattraper les innovations et les légiférer, ce qui cause des insatisfactions chez les individus qui sont touchés, telle que l’industrie du taxi qui paie près de 200 000$ pour le droit d’offrir un service de transport, alors que UberX ne paie qu’une petite taxe (80% du montant payé par chaque utilisateur quitte le Québec); donc fiscalement désavantageux pour le Québec et pour l’ensemble de notre économie.

Une ombre jetée sur l’industrie du taxi

Faisons un saut dans le passé, plus précisément au printemps 2012 où une crise étudiante entourant la hausse des frais de scolarité faisait rage. Cause totalement légitime, mais revendiquée de façon totalement illégitime, car plusieurs ont profité de cette crise pour démontrer à la population entière à quel point ils ont l’air d’une bande de sans génie en causant du grabuge, s’attirant dès lors la méprise des citoyens. Vous avez été témoins de cette crise tout comme je l’ai été et, malheureusement, la réputation des étudiants en a été salie. La majorité écope des gestes d’une minorité. Revenons désormais dans le présent. Que font les taxis? Certains agissent en sans génie aussi en bloquant des routes, en lançant des oeufs sur des chauffeurs UberX et en se protégeant derrière des lois vieilles comme la lune, croyant que ça va attirer la compassion de la population. La réalité est que maintenant, à cause de tels gestes, les gens sont craintifs de prendre les taxis, car ils ont cette perception que les chauffeurs de taxis, ce sont des frustrés. Ce qui est triste, c’est que ce sont les chauffeurs de taxis eux-mêmes qui se sont affligés cette malheureuse ombre sur leur image professionnelle. Ils se la sont attirée, car ils n’ont jamais voulu évoluer pour satisfaire nos besoins en tant que consommateurs, ils n’ont jamais voulu nous offrir mieux. Alors qu’un nouveau service fait son apparition et qui coûte une fraction du prix pour la même ride, pourquoi devrions-nous les accompagner dans cette lutte? Avons-nous accompagné les facteurs quand les emails ont été créés? Avons-nous accompagnés l’industrie hôtelière quand AirBnB est arrivé? Bien sûr que non, car en tant que consommateur, nous avons tout à gagner à avoir plus d’options. On a désormais le choix de payer moins cher, le choix de simplifier notre méthode de paiement au chauffeur, le choix de l’accessibilité, le choix de services plus compétitifs, mais surtout le choix d’accepter une alternative de transport collectif pour une meilleure santé planétaire.

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La très crue réalité dans notre univers est que si tu n’évolues pas, tu meurs. L’autre très crue réalité est que la vie aujourd’hui coûte cher en s’il-vous-plaît et que si nous pouvons épargner sur le transport, nous le ferons et ça, ma très chère industrie du taxi, tu ne l’as pas encore compris. Je suis rempli de compassion pour les travailleurs de cette industrie, car c’est vrai que c’est cher pour obtenir ce droit de transporter des gens, mais le problème dans cette histoire est que 1) vous vous en prenez à la mauvaise personne pour vos revendications et 2) quand ça va mal chez vous, ne regardez pas chez le voisin pour trouver le problème, car ce dernier se situe dans ta cabane, pas ailleurs.

Génération Y, pionnière d’une économie de partage qui va prospérer

Plus que jamais, il y a présence de disparités entre les générations et l’évolution se fait très rapidement, mais devons-nous pour autant interdire ces évolutions? Je me pose la question: bâtissons-nous la société de demain pour les générations d’hier ou pour les générations futures?

Notre société devient de plus en plus décentralisée, que ce soit en médias (Netflix), dans l’industrie du taxi (Uber), l’industrie hôtelière (AirBnb), en télécommunications (Twitter, Periscope, Vine), en finance (Bitcoin), en construction ou en produits de consommation (imprimante 3D) et bientôt ce sera notre vie complète avec l’introduction de la réalité virtuelle et augmentée, et ensuite, ce sera autre chose.

Comme on le dit si bien, l’engrenage est enclenché et l’économie de partage ne cesse de gagner en popularité. Autant mieux mettre nos efforts sur son intégration dans notre société plutôt que de combattre l’inévitable, et ainsi travailler à trouver des façons concrètes pour que tout le monde puisse y gagner. Après tout, le partage existe afin que tout le monde soit heureux, non?