Comment survivre au plus gros projet de sa vie?

Six mois plus tard, plusieurs angoisses, des millions d’idées, des crises de larmes, des éclairs de génie, des propositions refusées, des journées interminables et des cernes de huit mètres de long sous les yeux, j’arrive ENFIN à bout du plus gros projet de toute ma vie : ma première co-conception de costume pour le théâtre. C’est l’apogée de mon baccalauréat, la cerise sur le sundae, ou la goutte qui fait déborder le vase de la fatigue et du découragement.

C’est avec fierté et appréhension que ma partner et moi attendons de voir le produit fini de nos costumes, sur la scène, avec des dizaines de spectateurs rivés sur notre projet. C’est tellement excitant de porter quelque chose d’aussi grand et d’avoir assumé une aussi grande tâche. Ça prend énormément de dévouement et de persévérance pour venir à bout d’un projet d’une aussi grande envergure.

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Dans deux semaines, tout ça sera terminé. Six mois d’acharnement et d’implication qui ont passé comme un flash devant mes yeux, mais qui m’auront été tellement bénéfiques. Il faut tout donner dans des projets semblables. On y met notre cœur et nos tripes, et on donne tout ce qu’on n’a jamais donné de toute notre vie. J’ai tellement appris durant les derniers mois, sur moi, sur mon travail, sur la vie et sur le domaine. Je ne ressortirai que plus enrichie de cette conception et sûrement un peu soulagée de passer à autre chose. Après autant de temps, on le connaît par cœur et on commence à avoir un peu envie de changer d’air. N’empêche que je chéris ce que j’ai fait et que c’est un peu comme mon bébé. Je ne veux pas nécessairement le laisser partir, mais c’est son côté éphémère qui le rend encore plus cher à mes yeux.

Travailler dur, c’est vraiment payant. Ça vaut la peine simplement pour ressentir un élan de fierté aussi grand. C’est difficile sur le moral, sur le corps et sur mes relations sociales, mais c’est le prix à payer. On fait le deuil de notre vie en dehors de l’école, mais on reste emballé par l’effervescence de notre projet.

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Plus le temps avance, plus l’urgence de le finir se fait forte. La date butoir est de plus en plus proche et la nervosité embarque. On sent qu’on sera bientôt libéré, mais en même temps on a un petit pincement au cœur. Le dernier sprint est officiellement commencé, le tout sera parfait, à la hauteur de mes espérances. J’aurai tout donné et on le sentira. L’acharnement et la persévérance, c’est payant, surtout pour l’estime de soi.