Créer sa vie avec le temps qui reste
Comme dans la chanson Le temps qui reste de Serge Reggiani, je me suis posée la question: «Combien de temps il me reste? Combien de temps ai-je encore pour vivre cette vie qui est la mienne?» Tout comme cet artiste, je ne sais pas. J’ai plus de questions que de réponses et c’est tant mieux ainsi!
Après avoir apprécié cette chanson, j’ai ouvert les yeux et une personne de mon entourage m’a offert un souhait. Le souhait de créer ma vie avec le temps qu’il me reste.
Se souhaiter de créer, c’est d’exprimer et de laisser vivre sa créativité. Notre créativité est l’empreinte de notre unicité et de nos différences. Je vis. Je suis en vie. Je suis vivante. C’est reconnaître tout notre potentiel créateur humain. C’est de se rappeler que la vie est précieuse, que nous sommes choyés de vivre ce temps précis, car oui il y aura un jour où nous n’aurons plus de temps. Se résilier et accepter que notre temps est éphémère, c’est naviguer dans le moment présent et dans l’inconnu.
En 2008, j’ai rencontré l’astrophysicien Hubert Reeves. Il m’avait signé son livre autobiographique intitulé: «Je n’aurai pas le temps». Ce titre m’avait profondément touchée. Étant une personne passionnée, intense et impatiente, je veux tout goûter, sentir, voir, entendre, toucher, découvrir, observer, contempler, apprendre, expérimenter, vivre… C’est lors de cette rencontre marquante et inspirante que j’ai pris conscience que je n’aurai peut-être pas le temps d’accomplir et de vivre tout ce que j’aimerais profondément réaliser au cours de ma vie. Cette année, en 2017, quand j’ai écouté cette chanson et que j’ai reçu ce souhait, j’ai accepté que je devrai composer avec le temps qu’il me reste sans savoir combien. Mais pour en faire quoi? CRÉER.
Créer tout ce que je veux être et faire. Sans savoir si j’allais terminer mon œuvre de création qu’est ma vie et la personne que je suis qui évolue. Oser créer tous mes projets, mes rêves, mes buts et mes objectifs, toutes mes relations, mes expériences… sans savoir si mes œuvres verront l’aube d’un jour nouveau. Accepter l’imprévu et accepter d’être humaine.
«Le temps est le seul capital des gens qui n’ont que leur intelligence pour fortune.» – Honoré de Balzac
Se créer jusqu’à la toute fin en ayant le sentiment d’avoir vécu sa vie à fond, avec toute l’intensité que nous avions à y livrer, avec tout l’amour à y consacrer. Faire du mieux que je peux avec le temps qu’il me reste, c’est de vivre en liberté, car j’ai le libre arbitre. Pour un temps précis, mais inconnu. J’ai le choix. C’est mon pouvoir. C’est un pouvoir que nous avons tous, peu importe notre culture, notre âge, notre sexe, notre éducation, notre environnement, nos mœurs, nos croyances…
On en fait quoi du temps qu’il nous reste? Et pourquoi faisons-nous ceci à la place de cela? Pourquoi partageons-nous des instants avec une personne au lieu d’une autre?
Faire avec le temps qu’il nous reste en banque, c’est donner un sens à notre existence dans un vaste monde qui nous entoure et dont nous n’en comprenons pas toujours la raison d’être. Vivre dans son temps, à son rythme, à sa façon, pour un temps et peut-être même au-delà des frontières du temps, c’est se donner la liberté d’être libre.
Ce temps que nous alloue la vie est une banque remplie de richesses incroyables, sous-estimées et précieuses. Notre compte-chèque, qu’est notre vie, diminue au fil du temps et nous ne pouvons pas emprunter dans une marge de crédit. Notre solde reste notre grande contrainte, même les progrès de la science, de la médecine et de la technologie n’ont pas pu encore le déjouer. Il y a une grande justice pour tous, soit que chaque individu a une limite de temps qui s’écoule et qui se terminera un jour. Pour le reste, les Hommes ne sont pas égaux et si on regarde la nature, les autres êtres vivants ne sont pas tous égaux. C’est la vie quoi!
À vous aussi, je vous souhaite de créer pour le temps qu’il vous reste… peu importe il vous en reste combien!