Voici pourquoi ça prend du guts d’être une femme
As-tu déjà entendu parler de la «taxe rose»? C’est le nom qu’on donne au montant que les femmes paient de plus que les hommes sur certains objets, comme les rasoirs, les jeans ou le shampoing. Oui, tu as bien compris. Parce que c’est tout à fait logique que les femmes dépensent plus que les hommes pour un même produit, right? Après tout, notre déodorant possède des ingrédients secrets, c’est ben connu! Or, ce n’est là qu’une seule des inégalités dont est victime le sexe féminin.
Oui, nous avons le droit de vote au Québec depuis 1940, mais force est de constater qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire avant que nous ayons atteint totalement l’égalité politique, économique, salariale et culturelle, et ce, de manière mondiale. Juste l’an passé, c’était la première fois que les femmes en Arabie Saoudite pouvaient conduire! C’est aberrant, mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Bien que la condition féminine ait évolué, je trouve parfois que c’est tough être une femme. Oui, on est bien au Québec (pis là je parle pas de la météo) et j’en suis consciente. Mais mettons qu’on tombe dans le real talk, je trouve pas ça normal d’avoir à me questionner sur l’équité salariale par rapport à certains emplois, de me demander pourquoi on doit «créer» des festivals pour les femmes dans le but de s’assurer qu’elles font partie du line-up et pourquoi on subit encore des cat calls et autres remarques désobligeantes du genre. (On s’est toutes fait cat caller au moins une fois si c’est pas vingt, hein?)
C’est comme si les technos et la science avaient progressé à un rythme spectaculaire durant les dernières années, sauf peut-être les mises à jour des iPhone (tousse, tousse), mais que les mentalités, elles, avaient stagné, essayant tant bien que mal de se mouvoir un centimètre à la fois.
Cet hiver, je suis allée visiter ma sœur à Québec. J’ai rencontré son coloc, un barman. Quand j’étais jeune, mon père me disait qu’on devait jamais jaser de politique, de mariage et de religion avec les inconnus. L’affaire c’est que moi, j’aime bien ça jaser de politique et que j’ai jamais vraiment écouté mon père. Alors naturellement, on a discuté d’un sujet un peu politique dont je me souviens plus du tout. Je me souviens toutefois de son air ahuri, derrière le bar, et de sa réplique à la fin de la discussion: «Ok, toi t’es vraiment une féministe frustrée!» J’avais pas haussé le ton et je lui avais apporté des arguments pour soutenir mes points. J’étais pas en train de gueuler devant le bar en mettant mon soutien-gorge en feu! (C’est assez cher c’te maudite lingerie-là!) Je m’étais juste expliquée comme une personne articulée, mais malheureusement pas de son avis.
C’est justement ça le problème. Dès qu’on essaie de changer moindrement les choses ou d’exprimer un avis contraire, certaines personnes vont nous apposer l’étiquette de «féministe frustrée» (ou pire) pour qu’on se taise.
Ben faut justement pas prendre son trou. C’est pas être féministe ou frustrée, ou les deux que de vouloir mieux pour soi et les autres. C’est juste être bright.
Crédit photo couverture: Drop the Label Movement | Unsplash