Gérer ses défauts: mission impossible?
Aujourd’hui, on se la joue cartes sur table. Avez-vous des défauts? Malheureusement, la réalité est telle que si vous avez deux yeux, un nez, une bouche et la suite logique qui inclue normalement une paire de bras et un set de jambes, vous en avez probablement quelques-uns! Ça l’air que ça fait partie de la game d’être humain.
Clairement, vous avez aussi de très belles qualités qui viennent compenser pour vos petites faiblesses. Je crois pur et dur qu’il y a du bon dans chacun d’entre nous et que personne n’est entièrement négatif ou méchant.
Par contre, je ne sais pas pour vous, mais moi je commence à trouver ça tannant de constamment refaire les mêmes erreurs. J’aspire à plus. Je souhaite être une meilleure personne et même si ça me demande plus d’efforts, je ressens à l’intérieur de moi, l’urgence de m’améliorer.
Depuis mon enfance, j’ai toujours eu la réputation d’être hypersensible et très émotive. Plus tard, les jolis termes se sont transformés pour laisser place à une appellation un peu moins élogieuse lorsqu’on me référait à une drama queen. Avec mon beau gros caractère d’amour, mon sens de la justice et ma mauvaise gestion de mes émotions, laissez-moi vous dire que j’en ai pété des coches! En famille, en amour et même en amitié, je me suis souvent laissée aller à des crises de larmes sans fin à me demander si je ne souffrais pas d’un syndrome de bipolarité non diagnostiqué. Je prenais tellement tout à cœur et je détestais me sentir incomprise! Au fond, je savais que j’étais une bonne personne, mais, à mon grand désarroi, mes mots empiraient constamment mes conflits!
Maintenant, remarquez mon temps de verbe: je parle à l’imparfait. J’utilise le passé pour me donner une ligne directrice. Ça ne veut pas dire que je suis devenue une sainte du jour au lendemain, au contraire. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais je me promets de redoubler d’efforts pour maintenir la paix dans mon cœur et mon esprit.
Récemment, j’ai lu Le Retour au Why Café de John P. Strelecky et je suis restée bouche bée devant son enseignement subtil. En lisant le chapitre 46, j’ai eu une illumination. Dans un dialogue, Mike, un des personnages principaux, explique qu’il a pris une des meilleures décisions de sa vie le jour où sa fille est née. Il a décidé que, pour être en harmonie avec sa personnalité, jamais il n’allait hurler après son enfant. Il continue en expliquant que dans la vie: «Nous acceptons les comportements que nous avons en fonction de la façon dont nous nous définissons».
Pour aider les lecteurs à comprendre, il renchérit avec un exemple d’homme qui se définit comme un aventurier, mais qui est contraint de rester enfermé à la maison, ce qu’il juge inacceptable. Pour Mike, puisqu’il en a décidé ainsi, crier après sa fille serait donc contre nature et le plongerait dans un malaise physique, émotionnel ou mental au même titre qu’un aventurier cloîtré. Il fait aussi une parenthèse avec la mauvaise sensation ressentie à l’intérieur de soit quand on agit à l’opposé de ce qu’on a choisi d’être. Sa petite voix lui rappelle constamment: «Ce n’est pas qui tu es. Tu as choisi d’être un père qui ne hurle pas.» et ceci l’empêche de s’emporter parce qu’il est conscient qu’il se sentirait doublement mal advenant le cas où il laisserait des conditionnements culturels ou comportementaux dicter ses actions plutôt que de rester authentique à lui-même.
Ce passage m’a énormément fait réfléchir. Depuis mes premières relations, je me suis toujours défini comme une amoureuse loyale et fidèle. Tromper mon partenaire serait, pour moi, totalement inacceptable et je suis persuadée que cela me causerait beaucoup de torts parce que ça irait contre ma nature, mes convictions et le code de conduite que j’ai choisi de suivre. Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas faire la même chose avec mes autres défauts?
On ne peut pas changer notre nature dans son entité, mais avec beaucoup de vouloir, on peut faire bouger les choses et au moins élever notre conscience. C’est connu: «faute avouée est à moitié pardonnée». Il faut savoir regarder à l’intérieur de soi et admettre ses failles, non pas pour se culpabiliser, sinon pour s’aimer davantage et simplement s’accepter.
Oui, depuis mon enfance, c’est d’abord mon entourage qui m’a définit comme une personne émotive, mais si aujourd’hui en 2017, je décide que je suis désormais une personne qui gère bien ses émotions parce que je juge que c’est primordial à mon bien-être, pourquoi n’en serais-je pas capable? Après tout, ça devrait être à moi-même de me définir! Il en va de même pour toutes sortes de mauvaises manies ou de traits de personnalité qu’on souhaiterait améliorer. À go, on se définit! Fonceuses! Organisées! Motivées! Disciplinées! Généreuses! Vous choisissez. Votre définition vous appartient.
Si vous cherchez un peu de quiétude, je vous conseille fortement de lire les ouvrages de John P. Strelecky! Chaque phrase est songée et vous transporte dans un monde de réflexions pour vous aider à accéder au bonheur. C’est spécial et ça fait du bien au coeur.
Bonne lecture!