Il serait temps que je m’y mette…
La discipline? … Connais pas.
J’ai pas de ça moi…
Ah oui! Oui oui! La discipline! C’est comme quand je dis que demain, c’est le bon jour… Que je me lève à 7h, j’vais courir, je lis les nouvelles et je passe à travers la liste de choses à faire que je me suis faite au début des vacances d’été :
- Aller faire réparer mon auto;
- Gérer mes épargnes (croyez-le ou non, j’ai des épargnes);
- Tondre le gazon ;
- M’inscrire au gym;
- Finir de lire le livre que j’ai commencé… en septembre 2014;
- Faire le ménage;
- Réparer la fenêtre;
- Aller porter ma guitare chez le luthier;
- Sauvegarder mes données sur un disque dur externe pour ne pas (re)perdre tout ce que j’ai sur mon ordi comme au mois de février, en plein milieu de session. Ça aurait dû me servir de leçon;
- Mettre mon CV à jour et commencer à me chercher un travail de monsieur, puisque j’ai terminé mes études;
- Prendre un rendez-vous chez un psychologue pour me faire analyser de fond en comble parce qu’honnêtement, même en écrivant des textes introspectifs, j‘ai pas réussi à comprendre le pourquoi du comment que j‘suis aussi mêlé que ça dans ma vie.
Vous voyez le genre?
Cette liste? Ce sont toutes des choses qui n’ont pas été faites depuis le moment où j’ai dit à mon entourage : «Oui oui, c’est bon, j’ai fini ma session, j’ai le temps! J’vais tout faire ça là, inquiétez-vous pas!»
«J’ai le temps là, je vais le faire!» Quel mensonge.
Le temps d’écouter 3 saisons de Walking Dead et de Happy Endings sur Netflix, oui. Le temps de mettre des crochets sur ma liste… un peu moins. Est-ce vraiment une question de temps? J’ai pourtant le temps de trouver des excuses pour ne pas faire toutes ces petites tâches et pour me conforter dans mon immobilisme pathétique.
J’en suis rendu à me mentir à moi-même : «OK, demain matin, je me lève tôt, j’écris mon texte pour Les Nerds, je ramasse la vaisselle qui traîne partout, je m’habille sport et je vais jogger, je reviens, je me lave et je termine mon livre.» Je suis un lambineux compulsif. Je sais que je ne me mets jamais en marche, mais je continue à me faire croire que j’vais changer.
Ils disent qu’il ne faut jamais croire une promesse d’ivrogne ou de politicien, j’ajouterais qu’il ne faudrait jamais croire une promesse de procrastinateur. S’il la tient un jour, cette promesse, elle a besoin de ne pas demander trop d’efforts, car il la tiendra sur son lit de mort, à la dernière minute, comme tout le reste.
Alors voilà, je suis une grosse vache de 23 ans qui attend toujours que la vie m’oblige à réagir pour faire quoi que ce soit. En attendant, je broute tranquillement mon herbe pendant que les gens actifs travaillent leur 40h/semaine, élèvent des enfants, parcourent le monde à la recherche de l’émerveillement, terminent des études supérieures, lancent leur propre compagnie… ou font quelque chose de leur peau, tout simplement.
Parti comme c’est là, ma peau serait plus utile comme tapis de salon sur lequel on s’étend pour fumer une cigarette :
Commentaire sur cette image : de mon propre aveu, je serais plus une peau de vache qu’une peau d’ours et non, je n’ai plus beaucoup de respect de moi-même quand je me visualise ainsi avec un humanoïde poilu étendu sur moi.
Bref, du moment que ce que je fais n’est pas facile, j’arrête après quelques jours d’efforts. J’en suis rendu à ne même pas m’y mettre. Par exemple, le gym, je ne m’y inscrirai pas. Mettre 450$ de mes économies pour peut-être trois semaines d’assiduité et aucun résultat en prime? Bof. Adieu forme physique, tu demandes trop d’efforts pour que je t’entretienne.
Et pourtant! J’étais un athlète. Bon, disons un athlète amateur, mais quand même. J’ai à mon actif au moins quatre étés à me lever tous les jours pour être à l’entraînement à 7h. Que s’est-il passé depuis? J’ai passé l’été dernier à me rendre en vélo au travail tous les matins. Que s’est-il passé depuis? J’ai fait tous mes devoirs en cinquième année du primaire! Que s’est-il passé depuis? Qu’est devenu le moi qui n’avait pas peur de l’effort? Où es-tu vaillant Sébastien qui acceptait l’adversité? Qui avait confiance en sa réussite?
Je vais te retrouver!
Demain! Oui, demain.
Demain, je me lève à 7h. Je déjeune, je vais jogger, j’écris mon texte pour Les Nerds et après je finis de lire mon foutu livre.
Demain…
Par Sébastien Verret
Collaborateur spontané
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