Je ne sais pas
Et si présentement, la meilleure et la plus certaine des réponses que j’avais à toutes ces questions c’était: «je ne sais pas»?
Je suis diplômée en enseignement en adaptation scolaire et sociale et je terminerai dans quelques semaines mon premier contrat d’enseignement à temps plein. Là, tout de suite, maintenant, j’adore ce que je fais. Est-ce que je veux enseigner pour les 35 prochaines années? Je ne sais pas.
Dans un futur proche (ou pas), j’aimerais éventuellement fonder une famille et avoir un joli «chez nous» à notre image. Dans combien de temps? Avec qui? Dans quelle ville? Combien d’enfants? Je ne sais pas.
Je suis une amoureuse des voyages. Je voudrais toujours partir pour de nouvelles aventures. Ma prochaine destination? Combien de temps je serai partie? En solo ou avec des amis? Je ne sais pas.
Je pense qu’on comprend le concept ici. Tout ça pour dire que la vie d’adulte me fait sentir plus incertaine que jamais, mais cette incertitude, je l’apprécie. Je mentirais si je disais que je n’ai jamais peur et que tout est toujours sous contrôle, mais c’est l’histoire d’une vie ça, non?
Est-ce vraiment nécessaire que nos vies soient toujours prévues au quart de tour? Ai-je vraiment besoin de savoir que je vais me marier à l’église du quartier en 2021, que je vais avoir 3 bébés entre 2022 et 2027, pis que ma première maison va être dans un cul-de-sac à Charlesbourg? ARK. C’est comme si on me disait à l’avance la date de ma mort.
Dans mon monde, en savoir trop, trop tôt, c’est ne pas pourvoir profiter du ici et du maintenant. Je ne veux pas que mes décisions soient influencées par un futur déjà tout planifié. J’ai envie d’avoir le pouvoir de changer et de créer ce futur qui m’est pour l’instant inconnu.
Je n’ai pas la science infuse, mais j’ai l’impression que tout serait plus simple si on ne savait pas. On éviterait surement de passer des heures à essayer de changer ce qu’on ne contrôle pas.
Ne pas savoir, la clé du bonheur? Je ne sais pas.
Collaboration spontanée
Par Marie-Pier Robitaille