La fois où j’ai pris rendez-vous avec un psychologue

Certaines personnes ont seulement besoin de parler sans se faire juger, d’autres vivent une période très difficile et ne savent plus vers qui se tourner. Peu importe la raison, consulter un professionnel de la santé, c’est aller chercher de l’aide; c’est un premier pas vers la guérison et une meilleure compréhension de soi-même.

L’an dernier, j’ai vécu beaucoup de hauts et de bas dans un court laps de temps. Mes émotions étaient sans cesse sollicitées sans pour autant être extériorisées. Je devais travailler, aller à l’école, faire mes devoirs, avoir une vie sociale et gérer mon anxiété qui devenait de plus en plus forte, car je gardais tout à l’intérieur. Ça fait que lorsqu’un événement de trop est arrivé, j’ai craqué. J’étais complètement perdue, j’avais de la difficulté à garder le rythme de ma vie qui m’apparaissait ne plus faire aucun sens. C’est dur de rester dans sa routine lorsque rien ne va, que tu as le moral à zéro et que ton stress t’envahit.

Après un rendez-vous de cinq minutes avec mon médecin, ma boîte d’antidépresseurs entre les mains, j’ai décidé de prendre rendez-vous avec un psychologue. J’étais déboussolée, je savais que je n’allais pas bien, mais je ne savais pas comment m’en sortir. J’avais besoin de parler avec quelqu’un qui saurait me conseiller et m’aider à mieux comprendre les réactions de mon corps face à tout ce stress.

Je me suis donc mise à magasiner les psys comme une bonne vieille crème hydratante. Son prix, son emplacement, ses disponibilités, sa personnalité. Après plusieurs appels, une psychologue m’a rappelée. Mon premier rendez-vous était fixé. Une semaine plus tard, incrédule, je me rendais à cette rencontre.

C’était un bureau avec une salle d’attente vraiment cute. Le décor était zen avec en arrière-plan une musique relaxante, un aquarium et une salle de bain qui sent bon. La psychologue m’a accueillie et m’a invitée à m’asseoir sur la chaise devant elle. Elle m’a posé des questions sur ce que je cherchais en venant ici, elle m’a expliqué ses méthodes de travail, le fonctionnement des rendez-vous et ce que pouvait engendrer le suivi. Les 60 minutes ont passées très rapidement. Trop rapidement. J’ai quitté son bureau la tête un peu plus légère, de l’espoir au bout des doigts.

J’ai peu à peu pris goût aux rendez-vous, aux petits défis qu’elle me donne après chaque rencontre, au fait de lui parler de mes pensées les plus profondes. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça t’enlève un poids sur les épaules. T’as le droit d’être là, de prendre cette petite heure-là pour toi, pour parler de tes angoisses et pleurer un brin si le cœur t’en dit. Et tu sais quoi? Ça va juste t’aider à relativiser tes problèmes et à trouver des solutions qui te conviennent, personnalisées pour toi.

Un psychologue, ce n’est pas un magicien, ça ne fait pas disparaître les problèmes, mais ça aide à les comprendre et, surtout, ça aide à te comprendre, à t’aimer malgré les bobos. Alors, même si tu hésites à aller consulter, parce que c’est trop cher, parce que tu n’as pas le temps, parce que tu as un peu honte d’être la personne qui consulte, parce que tu as des bons amis pis ils ne sont pas écœurés tant que ça de t’entendre parler, donne-toi une chance et OSE.

Parce que lorsque t’as besoin d’aide, c’est important d’aller en chercher pis parce que le pire qui peut t’arriver, c’est que ça te fasse du bien.