L’austérité, réalité ou fiction?

*Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que l’auteur et ne reflètent pas nécessairement l’opinion de Les Nerds.

En tant que chroniqueur mode masculine, je sors peut-être de mon champ d’expertise habituel, mais en tant que citoyen, je considère qu’il est important de clarifier un peu la situation sur un sujet qui est aussi récurant, autant dans les corridors de nos écoles que dans les nombreux médias qui nous entourent.

L’aus-té-ri-quoi?

L’austérité (ou rigueur budgétaire pour certains), c’est quand le gouvernement limite ses dépenses, afin de pouvoir rembourser la dette et rétablir un équilibre budgétaire… enfin c’est ce qu’il dit. En ce moment, la réalité du «plan d’action» proposé par le gouvernement Couillard est toute autre. Il s’agit plutôt de coupes drastiques dans tous les services à la population justifiées par ce même discours qui revient toujours et encore: «la carte de crédit est pleine».

Pleine ? Vraiment?

C’est sûr qu’à force de regarder la colonne des dépenses, on est forcé de constater que le Québec dépense beaucoup et c’est normal. On est une société construite sur un modèle d’entraide où on a décidé collectivement d’aider les plus démunis. De ne jamais laisser personne pour compte. Pour nous (du moins je pense), la santé est un droit tout comme l’éducation. Le problème, c’est que le gouvernement refuse de regarder la colonne des revenus.

Mais les Québécois sont déjà les plus taxés au Canada !

Qui a dit qu’il fallait taxer les habitants du Québec ou encore les petites entreprises? Il y a de gros joueurs qui bénéficient d’énormes avantages fiscaux. La taxe sur le capital financier des banques en est un bon exemple. Cette taxe a été retirée par le gouvernement Charest pour aucune raison apparente. Il s’agissait d’une taxe de 1% qui rapportait 700 millions à l’état québécois (assez pour financer l’éducation supérieure gratuite pour tous). 1%, ça ne fera fuir aucune banque, d’autant plus que la Banque Royale du Canada a réalisé un profit record de 2,38 MILLARDS de dollars en 2014 (La Presse). Cette taxe existait déjà, alors pourquoi ne pas la rétablir?

Même son de cloche du côté de l’évasion fiscale. Beaucoup trop d’entreprises mettent leur argent à l’abri du fisc et nous privent de millions de dollars en taxes et impôts qui pourraient être utilisés pour la santé, les infrastructures et l’éducation. Il s’agit simplement de volonté politique! Si les États-Unis, rois de la libre entreprise, ont une politique contre ça, alors qu’est-ce qu’on attend pour nous aussi en avoir une?

OK… mais c’est toujours les mêmes choses que vous proposez, il y a quoi d’autre?

Les possibilités sont infinies. Certains pays ont réduit les salaires et primes de leurs politiciens, d’autres possèdent un régime de négociations universel pour les médicaments ce qui diminue le prix pour le gouvernement et lui permet de réinvestir ailleurs. La France a réduit la flotte automobile de l’État pour économiser 90 millions d’euros (Le Monde). Il y a diverses possibilités, il suffit d’un peu de volonté!

L’austérité n’est pas une nécessité, mais une idéologie. Est-ce réellement celle qui représente les ambitions du Québec?

Par Fabrizio Bazo
Collaborateur spontané

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