Le contrôle sur soi, c’est maternel?
Et si on se laissait aller?
Vous vous imaginez laisser libre cours à vos instincts? Il n’existerait pas assez de prisons pour contenir l’humanité et la planète imploserait dans un chaos aux couleurs de malice et de vengeance. Nous sommes tellement mauvais au fond. La majorité d’entre nous sommes assez intelligents pour laisser notre violence s’exprimer dans notre imagination. C’est le contrôle sur soi qui est à l’origine du confinement des mauvaises intentions et de la neutralisation d’une quelconque concrétisation de celles-ci. On emprisonne nos emportements dans nos têtes pour rester libre en société. Le civisme n’est qu’une peur des réprimandes et des sanctions. N’allez pas croire que vous respectez les gens parce que vous ne les agressez pas. Vous êtes simplement au courant des conséquences de vos gestes.
La liberté de l’autre commence où mon self-control lui donne la chance de s’exprimer et inversement. Au fond, c’est du troc. Tu te contrôles et je me contrôle, car qui sait où l’absence de maîtrise pourrait mener l’autre. La folie est le refuge des gens qui ne parviennent plus à se contrôler. Ils volent au-dessus d’un nid de coucou, libres de leurs mouvements et de leurs paroles. Dans le pire des cas, ils plaideront la démence en justice et direction l’asile pour à peine quelque temps.
Avons-nous le choix?
Entre la folie et la maîtrise de soi, j’ai choisi la maîtrise. Elle coûte moins cher, elle fait moins de dommages et laisse moins de séquelles. Je laisse parler mon subconscient quand vient l’heure d’avoir un peu de retenue. Ce sont les paroles de ma mère qui y sont logées. Elles me disent de ne pas faire ceci, d’éviter de dire cela. Pour pousser la métaphore plus loin, la mère est probablement le self-control de l’humanité. Elle nous talonne toute notre vie avec ses fastidieuses réprimandes et ses interdictions redondantes.
Pourtant, malgré toute l’opposition apportée contre ses ordres, quand survient une situation où elle m’avait imposé de ne pas faire tel geste, et bien malgré tout, je ne ferai pas ce geste. La mère s’imprègne, elle s’imprime en nous comme un tatouage indélébile. Essaie ce que tu veux, ta mère reste là, jamais très loin, dans un recoin de ta caboche. Quand vient le temps de te répandre dans l’illégalité ou la méchanceté, elle coche présente par une proposition gentille ou une interdiction. Le seul moyen de la faire taire, c’est l’alcool. L’alcool est la comptine pour endormir toutes les mamans incrustées dans nos subconscients.
Sérieusement, je m’adresse aux mères à en devenir ou à celles qui le sont déjà: soyez tannantes, gossantes, reprenez vos enfants et dites leur ce qui n’est pas bien. Selon moi, ça entraîne le peu de civisme qu’on a ici bas. Et n’ayez crainte, vos enfants vous aimeront quand même. Une fois adulte en tous cas!