L’improbable quotidien d’une étudiante TDA/H
Laissez-moi vous raconter à quoi ressemble le quotidien (mon quotidien) d’une étudiante ayant un TDA/H pour que vous puissiez mieux comprendre la différence.
Le réveil
J’ai beau avoir six alarmes et une bonne volonté grande comme mon lit queen, le réveil a toujours été difficile pour moi. Je ne peux pas vraiment expliquer comment, mais je réussis à me convaincre que j’ai encore du temps avant de me lever, jusqu’à ce que je sois déjà à la course. Je me fais alors un café, puis je saute dans la douche. «De la musique! Je veux de la musique pour me préparer plus vite!» C’est ainsi que je passe 20 minutes à regarder des vidéos YouTube, en oubliant complètement pourquoi j’avais ouvert mon ordinateur en premier lieu.
Le départ
Enfin habillée et prête à partir, j’essaie de rassembler tout le nécessaire pour assister à mon cours. Tout est éparpillé dans l’appart, je cours partout comme une folle pour parvenir à tout rassembler, parce qu’évidemment, je suis incapable de garder mon espace en ordre. Je dois encore trouver mes clés, mon étui à crayons et mes billets d’autobus (ça fait 1 an que je dois aller refaire ma carte opus, je procrastine). Je sors de l’appart, verrouille la porte. «Merde, j’ai oublié ma veste!», déverrouille, rentre, trouve la veste, reverrouille. J’aurais dû partir il y a déjà sept minutes de cela… Bon, je peux encore arriver à l’heure si le bus arrive en même temps que moi à l’arrêt, c’est faisable. Pensée magique. Évidemment, ça ne se produit pas! J’attends anxieusement mon autobus tout en sachant pertinemment que je vais arriver en retard à mon cours.
Le cours
L’autobus me dépose devant mon pavillon, je me mets à sprinter pour éviter d’arriver encore plus en retard. C’est donc toute essoufflée que j’arrive en classe, en essayant de me faire discrète, sans succès. Je cherche en vain une place à l’avant, puis me résigne à m’assoir à l’arrière. Je déteste être assise à l’arrière, il y a tellement de distractions entre moi et la professeure! Une trentaine d’individus, une vingtaine d’écrans de laptop, des gens qui chuchotent, qui bougent… et un cours à suivre! Je ne cesse de penser que j’ai hâte à la pause où je pourrai tenter de convaincre quelqu’un de me laisser sa place à l’avant. J’ai aussi hâte de retrouver ma collègue pour pouvoir discuter avec elle; une heure trente sans parler, c’est long!
C’est donc ce à quoi ressemblent mes matinées.
Cet exemple peut être représentatif d’une mauvaise journée pour n’importe qui. La différence, quand on a un TDA/H, c’est que c’est presque tous les jours comme ça! On se doit de trouver l’énergie nécessaire pour garder notre concentration à tout moment, car le moindre stimulus externe peut nous faire perdre un temps fou. Mais on réussit tout de même à y arriver, on fait notre après-midi, puis notre soirée. Et le lendemain, on recommence!