Ma truie chérie…
« Je suis en quelque sorte le symbole de tout ce à quoi ils se sont soumis, de tout ce qu’ils ont renié dans le combat pour l’identité, pour la souveraineté, alors ils n’aiment pas beaucoup être mis face à ce miroir, à cette réalité. C’est peut-être pour ça qu’ils cherchent à me fuir. » – Marine Le Pen, présidente du Front national
Ce que vous avez dit est une insulte gratuite à l’endroit du peuple québécois. En tant que souverainiste, votre face ne me revient pas pantoute dans le miroir. Vous avez eu au moins trois-quatre jeunes péquistes psychotiques en guise de public. La perception de votre propre reflet s’apparente à celui d’une personne atteinte d’un trouble narcissique qui pense avec conviction que c’est toujours la faute des autres. Un symbole? Certainement pas celui de notre nation. La croix gammée vous va bien mieux.
À ma connaissance, le souverainisme d’aujourd’hui n’est plus tout à fait celui des années 70 ou des années 90. Je suis de ceux qui approuvent le discours du «oui» de Parizeau. Celui qui aurait été diffusé si l’indépendance avait eue lieu. Mis à part le fait que nous ne sommes pas un pays et que les libéraux sabotent actuellement les structures de la province, notre société québécoise ressemble beaucoup à celle envisagée par monsieur Parizeau.
Avec bonheur, je le constate chaque jour en travaillant avec ma collègue Nancy. Je suis certaine que vous ne seriez pas game de faire l’exposé de votre pensée devant ma collègue voilée et sa famille libanaise. Ou, pire encore, de leur dire que les Canadiens vont perdre une fois de plus ce soir. En passant, ma chum de fille vous envoie paître avec tout l’éventail des bons vieux sacres de chez nous.
Madame Le Pen, vous n’avez même pas le soupçon d’une idée de ce que c’est d’être Québécoise en 2016. Quand un peuple a été pendant plus d’un siècle sous le joug d’un autre et qu’il a été cruellement coupé de la prospérité qu’il méritait, il doit réfléchir tant soit peu à l’impact qu’il peut avoir sur les autres. À mon sens, le nationalisme n’est pas obligé d’être un concept accompagné par l’orgueil et la suprématie.
En effet, vous n’étiez pas la bienvenue au Québec. Que faisiez-vous chez nous au juste? Votre libéralisme raciste est plus que périmé ici (et partout ailleurs). C’est vrai que votre recette politique est assez facile à suivre. Il ne suffit que d’une tasse pleine à ras bord d’opportunisme, mêlée à une pincée d’événements tragiques. Ça a prit de quoi d’encore plus subtil que des attentats pour que les nazis enfournent des millions de personnes. Il a fallu des raisons encore plus niaiseuses pour que le peuple juif reproduise la même violence en Palestine. Vite de même, la recette est aussi simple que celle du pâté chinois. Steak, blé d’inde, patates. Pas besoin d’un BAC en socio pour constater ça.
Ma truie chérie, à défaut de vous décevoir, votre nationalisme destructeur annonce tout sauf un avenir meilleur. Il se nourrit de la peur et de la haine pour ressortir aussitôt en une défécation d’une consistance monumentale à la face du monde. Au Québec, nous avions senti de loin l’odeur pestilentielle des mots qui sortent de votre bouche.
Grâce à vous, j’ai quand même redécouvert un groupe de musique de l’époque de mon adolescence. Dans l’temps où j’étais une petite punkette qui trippait ben raide sur Bérurier Noir. Je me suis remise à en écouter juste parce que vous redonnez plus que jamais sens à la toune Porcherie.
Notre génération n’en a rien à battre de votre discours et ne nous emmerdez plus avec celui-ci. Sinon, on va se coter à la gang avec nos amis immigrés et néo-québécois pour vous payer un petit séjour dans un camp… rempli de bebittes, avec pas d’canette de OFF pis perdu ben creux dans l’bois en Abitibi! Ainsi, vous seriez dans une ambiance typiquement laurentienne, tout à fait idéale pour vous concentrer en profondeur sur les vrais problèmes de la France.
Pour faire de la politique de ce genre dans un pays qui a été autrefois écorché par un régime totalitaire, vous avez du cran, je doit l’avouer. À vous voir aller avec le Front National, votre conception du monde me fait penser à une vaste cour d’école primaire. Il y a deux options pour ceux qui se font taper dessus à l’école : reproduire la même affaire avec ses petits camarades ou dépasser tout ça pis cesser de faire tourner la roue de la haine. L’intimidation, c’est pervers, sinueux et basé sur des niaiseries. Ça représente visiblement les racines des maux sociaux créés par les nazis et maintenant générés par votre parti. Le Québec souhaite de tout coeur que le Front National redouble sa maternelle et qu’il n’arrive jamais à la tête du pouvoir.
Dans la belle province, on peut être Amérindien, Libanais, Algérien, Japonais, Italien, Haïtien pis être Québécois de souche quand même. On a aussi assez de compassion pour accueillir les gens qui fuient la violence et la guerre. Après avoir tout perdu, ce ne sont logiquement pas les réfugiés Syriens qui propagent le discours de l’État Islamique dans leur pays d’accueil.
Marine, vous vous êtes trompée de place. Descendez juste un peu plus vers le sud pis allez jaser de vos stupides ambitions avec Donald Trump. Comme dans la chanson de Bérurier Noir, je me permet de vous dire ceci de la part de mon beau et grand peuple : LE QUÉBEC EMMERDE LE FRONT NATIONAL! Pour vous éviter d’aller dépenser vos euros dans les boutiques souvenirs du Vieux-Montréal, Radio-Can vous a offert une vidéo de votre glorieux passage en terre canayenne.
Bons baisers de Montréal, ma truie chérie!