Mémoires d’une bachelière
Une semaine.
On s’entend, après 6 années de primaire, 5 années de secondaire, trop d’années au cégep et presque 4 ans à l’université, ma dernière semaine en milieu scolaire prend tout son sens. J’ai la vague impression d’arriver à mes olympiques personnelles, le pourquoi j’ai pas lâché en secondaire 2.
3 années inoubliables
C’est bien vrai que ces années auront marqué ma vie à jamais. Pas toujours dans le bon sens, je l’avoue. On oublie souvent que les études universitaires ne se vivent pas toujours dans le A+ et l’éternel party. Y’en a pour qui passer à travers les sessions relève de l’exploit, sans compter les fois où ça ne se passe pas du tout comme prévu. J’aurai jamais les mots justes, suffisants et assez puissants pour exprimer tout le petit change que ça m’a pris, certains soirs de tempête, pour ne pas abandonner. J’ai tout entendu. Du «T’es pas dans le bon domaine» à «Tu dois pas travailler assez fort». Tout ce qui est dommageable pour ton estime pis ta réussite universitaire finalement.
Et le reste…
Jongler avec 4 ou 5 cours par session en plus d’un emploi signifie qu’il peut rien t’arriver… d’autre. Une tumeur, une séparation et un suicide, pour ne nommer que cela dans mon cas, ça te magane un parcours, ça te shake la résistance aux échappatoires. Ça s’apparente à ton char qui te lâche quand t’as aucune cenne de côté. Quand tout ton temps est calculé 2 mois à l’avance, tu fais comment pour filer ton mauvais coton comme il se doit, tu fais comment pour pas procrastiner ton étude de fin de session à t’en laisser juste une petite heure avant l’examen avec l’énergie du désespoir? Bien sûr, tu peux pas t’absenter du travail à chaque épreuve que la vie va te réserver, sauf que l’école se termine pas à 16h30, loin de là. J’ai pas encore de doctorat dans mon domaine, mais je dois pas être loin du Honoris Causa en «take a deep breath and carry on».
Les meilleures de ma vie
Au delà des cours, des nuits blanches, des examens qui finissent plus de finir et des crises de panique, je me suis somme toute bâti une vie qui va me manquer dès que j’aurai quitté l’enceinte de l’université pour la dernière fois. Les soirées de lecture et de rires dans les cafés, la malbouffe avec les amis, les discussions interminables à refaire le monde et à croire en autre chose pour l’avenir, les compétitions académiques, les traditionnels partys, l’odeur malsaine de la cafétéria, les siestes au local étudiant et les «on lâche pas» ont contribué à mon cheminement universitaire, mais aussi comme humain. J’ai travaillé fort et j’ai récolté beaucoup, c’est là l’essence même de la vie.
Je pense pas que mes études universitaires en soi m’aient rendue beaucoup plus wise ou beaucoup plus prête pour la vie, mais si y’a une chose que j’ai apprise en ces 3 années c’est qu’il faut se battre jusqu’au bout pour ce que l’on veut atteindre. Mon bacc m’a appris à croire en moi, à prouver aux autres qu’ils avaient tort de pas y croire aussi fort et que si la vie me criait que j’y arriverais pas, j’avais qu’à crier plus fort.
Par Chanel Garceau
Collaborateur spontané
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