«Mom, I’m fine»: un influenceur belge victime de Reitmans
Voyager seul est une expérience très enrichissante. Cela permet de développer son autonomie et d’en découvrir beaucoup sur soi. Cela peut toutefois créer beaucoup d’anxiété pour nos proches qui, eux, ne nous accompagnent pas dans nos aventures. Jonathan Kubben, un influenceur belge, a trouvé un moyen fort original pour remédier à cette situation lors de ses nombreux voyages. En effet, celui-ci a décidé de se prendre en photo avec une pancarte portant l’indication «Mom, I’m fine» («Maman, je vais bien») dans chacune des destinations visitées et de publier celles-ci sur les réseaux sociaux pour rassurer sa mère. Ce concept amusant et quelque peu farfelu n’a pas mis beaucoup de temps avant de devenir viral sur Internet. Or, voilà que l’entreprise montréalaise Reitmans met en vente des t-shirts dont le slogan et la police de caractère rappellent étrangement ceux de sa populaire affiche…
De simple voyageur à influenceur de renommée internationale
Ce qui n’était au début qu’un simple moyen d’atténuer l’anxiété de sa mère est devenu la marque de commerce du jeune voyageur. Kubben, qui a accumulé les followers en un claquement de doigts, est ainsi devenu un influenceur ainsi qu’un voyageur professionnel. Être payé pour voyager, le rêve, n’est-ce pas?
Le globe-trotter décide de créer sa marque de vêtement avec sa phrase célèbre en prenant soin, toutefois, de déposer sa marque auprès de l’Union Européenne en 2016. Il attendait d’avoir assez de revenus pour la déposer partout à travers le monde, dont au Canada.
Ce sont des internautes qui ont averti Kubben que Reitmans, une compagnie d’ici, vendait des t-shirts dont le slogan et la police de caractère ressemblaient en tout point à ceux de son affiche au printemps 2018.
Dans une entrevue accordée à RTBF, Jonathan Kubben a dit: «Ce qui est frappant, c’est qu’ils ont utilisé la même phrase, les mêmes couleurs, la même police de caractères que moi, la même manière de communiquer sur les réseaux sociaux.»
Une surprise aux proportions hallucinantes
Il y avait de quoi faire le saut! Surtout que l’entrepreneur et influenceur a appris que non seulement Reitmans avait lancé sa campagne «Mom, I’m fine» sans son autorisation, mais qu’en plus, le nombre de t-shirts et de sacs imprimés à l’effigie de son populaire slogan était astronomique… L’entreprise avait fait 10 000 t-shirts et 200 000 sacs, rien de moins! Cela constituait beaucoup de revenus pour Reitmans et une grosse perte d’argent pour Kubben qui avait mis énormément de temps sur son slogan.
La compagnie contacte alors l’influenceur. Elle décide d’annuler sa campagne sur les réseaux sociaux, mais pas la vente de ses produits. Tandis que Kubben et Reitmans s’échangeaient des courriels, la compagnie dépose la marque «Mom, I’m fine» au Canada. Kubben est évidemment abasourdi lorsqu’il apprend la nouvelle.
Reitmans se dégage de ses torts
Selon Reitmans, tout a été fait de manière légale. L’entreprise canadienne dit, en outre, que Kubben n’a jamais répondu à son dernier courriel datant de juillet 2018. Or, à quoi bon répondre à un tel échange si cela ne mène à rien? Après tout, les demandes de Kubben (indemnisation et reconnaissance de la paternité de la campagne) n’ont jamais été considérées par la compagnie.
Il semblerait que ce genre de «plagiat» soit chose courante dans le monde de la mode. Quels sont donc les recours lorsqu’une telle situation arrive? Jonathan Kubben peut évidemment poursuivre Reitmans et ainsi faire valoir ses droits, mais tu peux également lutter contre ce genre de comportement par la dénonciation et en évitant d’acheter auprès d’entreprises dont l’éthique est douteuse. C’est parfois de simples petits gestes qui font toute la différence!
Crédit photo de couverture: Jonathan Kubben