Passer à côté de la réalité

Il est fort probable que vous pensiez que je suis une arriérée après avoir lu ces quelques mots. Il est encore plus probable que vous me traitiez d’hypocrite. Il se peut aussi que vous vous disiez: hein, même pas vrai! C’est qui elle? Mais je m’adresse à la minorité qui se sentira désolée.

Le tout a commencé il y a déjà quelques années. J’ai découvert les joies du téléphone cellulaire, qui à la base est l’une des inventions, selon moi, les plus utiles sur la Terre à l’heure actuelle. Vient s’ajouter à cette grandiose technologie, une autre, tout aussi magnifique que destructrice; les Internet. Mélangez ces deux avènements et vous retrouverez l’apocalypse, la vraie; le téléphone intelligent. Ajoutez-y un peu de médias sociaux, et vous verrez l’imbécillité à l’état pur: l’oubli d’autrui et de soi-même. Non, je ne tomberai pas dans un discours moralisateur sur le téléphone au volant ou bien sur le iPad dans une main et le bébé dans l’autre, mais je m’attarderai à une frustration de l’oubli du monde qui nous entoure.

Je suis allée voir un spectacle le mois dernier. En fait, je suis allée assister à une foule de gens qui filmaient l’artiste. Non mais, si j’avais voulu le voir sur un écran, j’aurais ouvert YouTube! J’y allais pour vivre la frénésie et sentir la musique. J’ai plutôt ressenti une énorme frustration envers la société. Ensuite, je suis allée m’évader à Cuba, où je croyais voir la simplicité régner. J’y ai plutôt vu la dépendance à son état pur. Pouvez-vous m’expliquer la logique dans le fait de payer 1000$ pour aller s’écraser dans le lobby avec son cellulaire en quête de réseau Internet? Hello, tu es à Cuba: prends du soleil, accumule les souvenirs, respire l’esprit cubain, bois trop et rencontre des VRAIES personnes. La dépendance à la technologie m’a frappée tout autant que la dépendance au confort. Notre meilleur ami qui nous rassure tant est un carré dans lequel se trouve un petit ordinateur. Vraiment?

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Il est maintenant impensable de quitter son appartement sans son téléphone. C’est notre meilleur ami, notre confident, notre armoire à souvenirs. Que ferions-nous sans pouvoir prendre une photo de tout ce que nous vivons? On vivrait… On pourrait vivre le moment présent plutôt que de le reporter à l’instant où nous allons regarder sur notre écran ce que nous vivions précédemment sans en profiter. J’espère que la prochaine fois que vous oublierez de vivre la réalité, vous penserez à la chialeuse que je suis et rangerez votre meilleur ami.