Doit-on être propriétaire pour réussir sa vie? #adulting

Je suis née en 1990, l’année où sortait la fameuse toune Ice Ice Baby. Si tu fais un calcul rapide, ça veut dire que j’ai 29 ans (ben, je vais l’avoir dans 3 semaines, mais c’est tout comme). Je suis rendue à une période de ma vie où la plupart de mes amies sont non seulement en couple, mais aussi enceintes. Plusieurs sont désormais fiancées ou mariées et ont acheté leur première propriété.

Femme

Sergiu Vălenaș | Unsplash

Évidemment, je suis super heureuse pour elles. J’aime voir leur ventre prendre de l’expansion de mois en mois parce qu’un mini «elles» est sur le point de venir au monde, je tripe au boutte quand on va dans leur cour décapsuler des bières en regardant leur potager pousser sous le soleil de juin ou quand on jase des vacances qu’elles prévoient prendre avec leur chum/futur mari. Elles ont des beaux projets de couple et de bien immobilier qui les font shiner de bonheur et c’est le fun à voir.

L’affaire, c’est que leurs projets, ce sont pas les miens. J’ai beau avoir eu une éducation semblable à mes amies, avoir autant passé d’heures qu’elles à bosser pour remplir mon compte en banque et m’acheter des REER, j’ai pas nécessairement plus envie de devenir propriétaire. Je viens tout juste de déménager dans un petit appartement à Montréal dans lequel le plancher craque et les portes grincent de manière absurde et je me dis que c’est ben correct ainsi. Après tout, y’a moins de ménage à faire et je suis à proximité de tout.

Chambre

Yasmine Boheas | Unsplash

C’est certain, cependant, que la société nous porte à croire que pour réussir sa vie d’adulte, on doit s’acheter une belle grosse maison (ou condo, c’est selon) et le remplir de meubles IKEA. Et après? Ben on se prend en photos dans notre propriété, on met ça sur Instagram et on souligne notre bonheur avec les hashtags «adulting» et «girlboss» en buvant du vin de dép’ et en mangeant du Kraft Dinner parce qu’on est clairement pu capable d’aller au resto (hello la belle hypothèque).

Of course, j’exagère. Mon point étant qu’on doit pas s’acheter une maison parce qu’on nous a toujours dit que c’était la chose à faire. Tu revois probablement, tout comme moi, tes parents en train de te radoter le même discours dans leur cuisine en mélamine éclairée par une lampe années 80: «Quand est-ce que tu prévois t’acheter une maison? Louer, c’est perdre de l’argent! Tu pourrais t’acheter un p’tit bungalow! Les Dufresnes vendent justement le leur, à 2 rues d’ici!» (Moi, dans ce temps-là, je récite l’alphabet dans ma tête à l’envers et j’acquiesce silencieusement jusqu’à ce qu’ils changent de sujet.).

Maison

Valentina Locatelli | Unsplash

Sérieusement, si on a les moyens de s’acheter une propriété et qu’on le fait pas par peer pressure, je vois aucun problème à ça. Mais on devrait également se rappeler que le fait de posséder une propriété détermine pas notre réussite en tant qu’adulte.

On peut très bien aller loin dans la vie tout en louant un appartement. Louer un logement comporte des avantages et des inconvénients tout comme le fait d’avoir sa propriété. L’essentiel, selon moi, est d’habiter dans un endroit confortable où on peut s’épanouir et répondre à ses besoins sans s’écrouler sous les dettes. Que notre nom soit sur un bail ou sur l’acte de vente, c’est peu important si on se sent chez soi. Comme dirait notre cher Elvis Presley, «Home is where the heart is».


Crédit photo couverture: Christopher Harris | Unsplash