Quand juger devient une seconde nature
Le concept du jugement est à la fois si simple et si complexe à expliquer. Lorsque nous portons une opinion sur un être humain, nous jugeons. Nos perceptions, nos valeurs et nos expériences nous amènent à porter nos propres lunettes de critique. Le problème est que nous oublions souvent que nous portons en nous une vision qui n’est pas l’unique reflet de la réalité, mais plutôt un parmi tant d’autres.
J’ose penser que cette facilité de jugement n’est pas innée, mais qu’elle a été forgée par notre société. Nous sommes obsédés par l’image que nous projetons. C’est comme si une ligne imaginaire trace le cadre de notre conduite et de notre habillement. Être différent est presque devenu un défaut aux yeux de tous où la punition est le jugement d’autrui.
Est-ce par jalousie que notre discernement s’enflamme? Lorsqu’une magnifique personne marche devant nous et que notre raison perd la carte pour laisser place à nos émotions: Est-ce normal d’avoir ces réflexions gratuites? Nous omettons de nous dire que ces commentaires ne nous rendent pas mieux dans notre peau, au contraire.
Bien que notre regard se pose souvent sur les autres, nous constituons notre pire juge. Le jugement n’est pas totalement négatif s’il est contrôlé. Il peut nous amener à nous fixer des objectifs et à accomplir des défis personnels. Toutefois, il est difficile d’atteindre cet équilibre sain ressemblant plus à une rétrospection sur nous-mêmes qu’à une critique.
Quand le jugement devient une seconde nature, des barrières se créent et nous empêchent de profiter pleinement de la diversité qui nous entoure. Comme le décrivent si bien les paroles d’une chanson de Lana Del Rey: They judge me like a picture book by the colors like they forgot to read.