Ces séries qui nous hantent
On va mettre quelque chose au clair tout de suite: je n’aime pas Game of Thrones. Je n’en parlerai pas dans ce billet, mille excuses.
Avec un récent semblant de temps libre, j’ai renoué avec mon obsession des marathons Netflix, aussi connus sous le nom de «ahh… juste un dernier», qui me coûte bien trop cher de sommeil et où je songe à ne pas retourner au travail après l’heure du lunch parce que j’ai seulement eu le temps d’écouter un épisode… tristesse.
C’est en découvrant Mon ex à moi, à Séries+, que c’est arrivé. Un épisode «juste pour voir» pis y’était trop tard. Le tourbillon des dilemmes moraux se sont enclanchés. Ce souper de famille là en vaut tu vraiment la peine? Y’a tu un moyen d’écouter un petit épisode dans le traffic? C’est tu acceptable de porter des joggings pendant 48 heures? Devrais-je aller lire des spoilers pour me satisfaire la curiosité maladive ou bien je vais regretter?
Pis ça, c’est sans compter tous les parallèles douteux que tu commences à faire entre ta vie pis l’émission comme si ça avait été écrit pour toi. T’as beau ne jamais avoir tué de mouches de ta vie, tu t’es probablement déjà surpris à dire à voix haute que t’étais un peu comme Dexter pis que les émotions, c’est pas vraiment ta tasse de thé. T’as beau être une fille sage et qui a en horreur les gars à problèmes, on le sait tous que tu te laisserais tenter n’importe quand par Rusty de True Detective ou bien l’autre que je comprends pas vraiment l’engouement autour de sa série ni de sa personne Jax de Sons of Anarchy. Ta vie virtuelle fait tellement de sens que t’en tires les mêmes leçons que ton personnage préféré, tu t’identifies à lui même si rien ne te correspond, à la base. Je suis pas mal certaine que tu t’es mis à halluciner une répétition de chiffres un peu partout après 2-3 épisodes de Lost en fin de soirée. J’ai revécu chaque parcelle de mes coeurs brisés du passé en regardant l’épopée d’Amélie (Mon ex à moi), le coeur chaviré quand François s’est fait une nouvelle blonde comme quand j’avais 17 ans et que je vivais la même chose.
Ce qui est le plus troublant, selon moi, c’est notre capacité à les intégrer à notre quotidien comme s’ils étaient de la famille. On réussit très facilement à oublier le fait qu’ils sont figés dans le temps, couchés sur un script qui aura une dernière saison (sauf si ça finit plus de finir comme Grey’s Anatomy, bien sûr). On les a imprimés dans notre culture populaire à grands coups de «That’s what she said» et l’ouverture éminente de la chaine de restauration Los Pollos Hermanos. On a comme un peu violé la 4e dimension, comme quand Homer Simpson se ramasse dans le vrai monde.
Bon… je te laisse… faut que j’aille cliquer sur «play»; Netflix a naïvement pensé que j’avais commencé à faire quelque chose de productif aujourd’hui pis s’est arrêté tout seul.
Par Chanel Garceau
Collaborateur spontané
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