Drama Queens de Vickie Gendreau

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Celle qui a touché le lectorat québécois en mettant en scène de sa propre mort dans son autofiction Testament nous revient bien en vie dans Drama Queens, son roman post-mortem.

Tout en faisant référence à son cancer et à sa mort comme dans son premier roman, Vickie Gendreau s’adresse de vive voix au lecteur cette fois-ci plutôt qu’avec une narration testamentaire in absentia. Tout en conservant une écriture trash et spontanée à la «Y», elle nous livre le débit de sa pensée brute et s’offre tout entière avec une urgence d’écrire complètement déroutante. Drama Queens est son dernier party. Elle s’amuse avec son lecteur, se fout à poil dans la peau de Marie-Antoinette pour se péter une dernière partouse entre amis et se défoule allègrement, autant dans le drame et l’humour que dans l’absurdité.

Il ne s’agit pas d’une lecture facile : la structure de son roman est surprenante et audacieuse. Vickie voulait avoir le temps d’écrire dix romans avant de mourir. Dans Drama Queens, elle écrit beaucoup plus qu’un roman et crée bien plus que dix œuvres! On assiste au vernissage de son imaginaire. On peut voir les tableaux accrochés dans sa tête. Ces œuvres sont seulement faites de mots à défaut d’avoir pu exister dans le réel. Elle devient donc artiste visuelle, scénariste de films, danseuse, poète et metteure en scène. Vickie investit toute la scène, se donne en spectacle. C’est sa dernière représentation. On aurait tellement souhaité un long rappel…

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Drama Queens

Vickie Gendreau

Le Quartanier

Montréal, 2014, 200 pages