Edward Sharpe au FEQ: contagieux et magnétique
J’ai rebroussé chemin quand j’ai vu la marée humaine qui me séparait des portes d’entrée des plaines. La file pour aller assister au spectacle des Rolling Stones était surréelle. Alors j’ai poursuivi ma route pour me rendre au pigeonnier, tenter ma chance.
Première partie, The Wilderness of Manitoba. Un très bon groupe pop-folk.
Deuxième partie, The Fanklin Electric. Un excellent groupe. De Montréal. Pop-folk encore. Mais avec quelque chose de plus. Le groupe mené par un chanteur-pianiste-guitariste-trompettiste; on a déjà une version gagnante de la musique. Les gars ont réellement donné l’impression de triper sur scène. J’étais séduit et j’avais déjà oublié que le groupe le plus mythique toujours en vie se produisait à plus ou moins d’un kilomètre d’où j’étais.
Je ne savais pas ce qui m’attendait à ce moment-là.
Quelque trente minutes plus tard, après avoir vu apparaitre une quantité phénoménale d’instruments sur le plancher, qu’entra en scène Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. Je n’étais pas prêt. Je ne crois pas que l’on ne puisse jamais être prêt pour une telle prestation. Car il s’agit là réellement d’une prestation.
En partant, les musiciens, guidés (littéralement) par le messianique Edward Sharpe(Alex Ebert de son vrai nom), entonnent la chanson « Man on fire ». Je crois qu’il est impossible de décrire l’énergie qui se propageait à ce moment sur le site lorsque, vêtu d’une chemise banale et d’un pantalon beige ou gris, Edward Sharpe repousse les gardiens de sécurité pour aller se baigner dans la foule endiablée.
Ce bain nettoyait les fans de leurs soucis, de leur stress quotidien, en répandant son humeur contagieuse à travers les spectateurs.
L’énergie débordante de ce groupe a allumé les quelques milliers de personnes réunies dans le parc de la francophonie pendant un peu plus d’une heure. À la fin, malgré l’épuisement d’avoir sautillé sans arrêt, d’avoir tapé des mains, chanté, crié, sifflé comme on fait dans un show débile, les spectateurs (des jeunes en majorité) continuaient d’en mettre, déterminés à montrer au band devant eux qu’il leur restait du jus eux aussi.
Non, sans blague, le spectacle était épuisant tellement l’ambiance était forte. C’est un des très rares spectacles auquel j’ai assisté dans ma vie où les spectateurs tapent des mains frénétiquement par eux-mêmes sans en avoir été invités par le groupe. C’est un des très rares spectacles où l’écran derrière la scène est brillamment utilisé; des caméras sur la scène filment les musiciens et leurs images sont retransmises accompagnées d’effets. Une autre caméra amovible que les musiciens déplacent vers la foule de temps à autre fait la même chose.
Enfin, le Edward Sharpe appelle le public à choisir les chansons, s’assoit pour parler, raconte des histoires, fais chanter des jeunes avec lui sur la scène ou bien descend sur le parterre pour chanter avec eux. Il danse et dirige son petit orchestre folk à perfection.
Vraiment, Edward Sharpe, avec ce spectacle, a changé à tout jamais ma définition d’un spectacle de musique. Le gars est peut-être bien encore plus débile que Jean Leloup, dans le bon sens du terme.
J’ai été rassasié. Je vous souhaite à tous de vivre ça un jour ou l’autre.
P.S: Edward Sharpe and the Magnetic Zeros seront au festival Osheaga le 2 août!
Par Sébastien Verret
Collaborateur spontané
Tu veux que ton texte soit publié sur lesnerds.ca? Voici comment:
Soumettre un texte spontané