Expozine et la «business» du livre

C’est un événement que j’attends impatiemment chaque année. En fait, j’irais même jusqu’à dire que c’est la seule bonne chose que le mois de novembre nous apporte, mais il faut aussi souligner ma haine particulière de ce mois-ci. N’empêche qu’Expozine est un événement très important pour moi, et pas seulement parce que j’y vends mes bandes dessinées depuis deux ans; c’est aussi l’occasion de découvrir plein d’auteurs et de micro-éditions.

En fait, ce que j’aime d’Expozine, c’est de trouver des gens qui, comme moi, ont envie de s’exprimer, mais aussi de connaître ce que les autres ont écrit ou mis en images. On dit souvent que les jeunes de nos jours ne lisent plus, que le livre n’est pas une entreprise rentable, mais lorsque je vois la foule qu’il y a à Expozine chaque année, je me pose des questions sur ce que ces affirmations veulent vraiment dire.

Il est faux de croire que les gens ne lisent plus, car je suis loin d’être la seule à attendre avec impatience Expozine : nous sommes 20 000 visiteurs chaque année. Est-ce que le livre est une entreprise rentable pour autant? Probablement pas. Mais les auteurs et les éditeurs doivent manger, comme tout le monde. Et ils survivent. D’année en année, ils se développent de plus en plus. Et on découvre des nouveaux projets.

Et ça, des nouveaux projets, il y en a, et ils ne fleurissent pas qu’au sein d’Expozine! Par exemple, le Buvard, la librairie ambulante de Michel Vézina et Maxime Nadeau, est un camion rempli de livres qui s’est promené dans les villages québécois tout l’été. Ils ont réussi à prouver qu’on avait tort de croire que les gens en région ne lisent pas; l’accès à la littérature de qualité est peut-être plus difficile, mais quand l’offre se fait, la réponse est immédiate! Le Buvard a été un franc succès.

Est-ce qu’on pourrait comparer le succès du Buvard à celui de Québécor? Bien sûr que non. Et c’est pareil pour les petits éditeurs et auteurs d’Expozine. Le sens du mot succès n’est plus le même. On ne parle plus en terme de profits incroyables, et c’est peut-être là tout l’intérêt du Buvard, d’Expozine et de tous les projets de ce genre : oui, il faut quand même faire de l’argent et payer son électricité, mais la grosse victoire de tous ces gens-là, c’est surtout de réussir à toucher le plus de monde possible.

Et je pense que c’est ce qui déplace 20 000 visiteurs chaque année : le plaisir d’être entourés de livres, de BD et de fanzines, sans être accueilli comme client potentiel, mais plutôt comme lecteur.

Expozine
14-15 novembre, 12h-18h
5035, St-Dominique
expozine.ca

Le Buvard
lebuvard.ca
Par Valérie JB
Collaboratrice spontanée

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