Festival ARTEFACT: entrevue à saveur régionale avec Fanny Bloom

J’ai eu la chance d’interviewer Fanny Bloom dans mon patelin au Festival Artefact samedi dernier. La flamboyante chanteuse a fait lever la foule avec les succès de son dernier album «Pan» et ceux de l’époque de La Patère Rose.

crédit photo: Marie-Pier Hamon

crédit Marie-Pier Hamon

Fanny était très enthousiaste de partager la scène avec ses amis de Misteur Valaire dans le Parc Sauvé, un endroit chargé de souvenirs où elle a fêté ses premières grosses veillées de la Saint-Jean-Baptiste durant son adolescence.

Ayant habité à Saint-Télesphore durant son enfance (un petit village d’agriculteur près de Valleyfield),  j’ai eu envie de jaser de cette «régionialité» que nous avons en commun.

Elle m’a confié que son arrivée en terre campivalencienne, où elle n’avait pas mis les pieds depuis plusieurs années, l’avait littéralement ramenée dans le passé même si le paysage de la ville avait beaucoup changé.

L’importance des festivals régionaux

Le Festival Artefact, qui a pris de l’expansion et gagné en popularité de façon fulgurante depuis ses débuts il y a quatre ans, a contribué à apporter un renouveau artistique à Valleyfield et à y faire rayonner la musique émergente.

Selon Fanny, la multiplication des festivals de ce genre au Québec aide transformer le visage culturel des régions avec la hausse du tourisme et aussi parce qu’un un fort sentiment d’appartenance s’ y installe. Non seulement le public a besoin de ces festivals régionaux, mais aussi les artistes.

«On a l’impression après un bout de temps d’avoir fait le tour et c’est intéressant de découvrir des endroits différents et de faire partie de nouveaux évènements comme Artefact ou La Grosse Lanterne. C’est plaisant parce que l’équipe de ce genre de festival est loin d’être blasée; elle est motivée, elle a du cœur au ventre et nous accueille toujours chaleureusement», me dit-elle.

crédit photo: Marie-Pier Hamon

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Percer en musique

Fanny Bloom a également habité longtemps la ville de Sherbrooke, où elle a étudié en littérature au Cégep et rencontré Julien Harbec et Thomas Hébert de Misteur Valaire en 2003. C’est également à Sherbrooke qu’elle a formé  avec eux le groupe La Patère Rose avant de partir un an plus tard à Montréal avec ses musiciens. Je lui ai alors demandé si les artistes régionaux devaient nécessairement s’expatrier dans la métropole pour arriver à percer.

«Pas nécessairement. Plein d’artistes n’ont pas besoin de quitter leur région pour que ça marche, mais en musique c’est un peu différent. Dans mon cas, ça été bénéfique pour moi d’être à Montréal au début de ma carrière. Vivre le nightlife de la ville et être en contact avec ce qui se fait de nouveau en musique aide beaucoup à faire évoluer la sienne.

Si tu veux percer en musique, je crois qu’il faut être au courant de ce qui t’entoure. Une fois que les choses ont été bien en place, je pouvais davantage me permettre d’habiter ailleurs qu’en ville», m’explique-t-elle.

crédit photo: Marie-Pier Hamon

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Fanny m’a dit se souvenir d’avoir fait ses premiers spectacles à Montréal au Verre Bouteille avec La Patère Rose. Elle considère que Julien, Thomas et elle ont eu beaucoup de chance pour percer en musique, car tout s’est enchainé très rapidement contrairement à plusieurs artistes qui mettent parfois des années à y parvenir. À peine après avoir fait une année d’université, son groupe gagnait l’édition des Francouvertes en 2008 et ils ont ensuite signé avec Grosse Boîte.

Fanny Bloom remontera sur une scène régionale le 6 septembre au Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME). Les Nerds seront sur place pour couvrir l’évènement.